L'ONU est en train de perdre le combat contre la famine au Yémen, a affirmé, vendredi soir au Conseil de sécurité, le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires, Mark Lowcock. "La situation est très sombre. Nous perdons notre combat contre la famine et la situation s'est aggravée de façon alarmante ces dernières semaines", a-t-il déclaré. Il y a deux jours, l'ONG Save the Children avait averti que plus de 5 millions d'enfants dans ce pays étaient menacés de mourir de faim. "Nous pourrions approcher d'un point de non-retour, au-delà duquel il sera impossible d'éviter de nombreuses pertes de vies humaines dues à une famine généralisée dans le pays", a insisté le responsable de l'ONU lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité convoquée à la demande du Royaume-Uni. Depuis mars 2015, quelque 10 000 personnes ont été tuées, en majorité des civils, et plus de 56 000 blessées dans le conflit. Le pays est en outre menacé par une troisième vague de choléra. La reprise, lundi, d'une offensive des forces progouvernementales sur le port stratégique de Hodeida - principal point d'entrée des importations et de l'aide internationale - met en péril l'accès à l'aide humanitaire et a déjà un impact économique sur les civils, selon des experts. Le Yémen connaît la pire crise humanitaire au monde. "Plus de 22 millions de personnes ont besoin d'une aide au Yémen, dont 18 millions connaissent une insécurité alimentaire. Plus de 8 millions vivent une grave insécurité alimentaire, c'est-à-dire qu'ils ne savent pas quand ils prendront leur prochain repas, ils ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence pour survivre", a insisté Mark Lowcock. "Pour éviter un effondrement complet et préserver la vie de millions de personnes, le Conseil de sécurité doit soutenir la tenue de négociations politiques et la prise de mesures immédiates pour stabiliser l'économie", a réclamé le responsable de l'ONU. "Il doit aussi pousser les acteurs à permettre l'accès aux personnes les plus vulnérables via les ports et les routes principales, et organiser un pont aérien pour des évacuations médicales", a-t-il ajouté. R. I./Agences