Ne cachant nullement sa fierté et son bonheur d'avoir conduit, en compagnie de Djamel Bekkadja, le Mouloudia d'Oran à sa deuxième victoire de rang à domicile, l'entraîneur intérimaire des Rouge et Blanc ne cherchait, toutefois, aucunement à jouer les sauveurs, encore moins les héros d'un soir. Conscient des faiblesses de son équipe, Aïssa Kinane reconnaissait, ainsi, à la sortie du vestiaire qu'il faudra encore du temps à ses joueurs pour espérer faire montre d'une très espérée régularité. "Si la condition physique se vendait dans les magasins, on en aurait acheté ! Malheureusement, nous devons faire avec et tenter d'améliorer les choses petit à petit. Tout le monde a remarqué le fléchissement de nos éléments en seconde période. Nous n'y pouvons rien. J'avais déjà dit que s'il m'était permis de changer onze joueurs à la mi-temps, croyez-moi, je l'aurais fait tant cette équipe s'essouffle rapidement. Rien ne remplace une préparation d'intersaison. C'est pour cela qu'il faudra gérer cela avec intelligence jusqu'à la trêve hivernale. Si on nous accordait trois semaines, soit trois rencontres de championnat entre-temps, afin de refaire une mini-préparation au groupe sans pour autant que nous soyons interpellés à propos des éventuels résultats, nous franchirons le pas. Mais nous savons tous que nos supporters sont aussi exigeants qu'impatients. C'est pour cette raison que nous travaillons à la petite semaine, tentant à chaque fois de nous accommoder comme nous le pouvons", nous dira cet ancien joueur du club qui nourrit, discrètement, le rêve de pouvoir "continuer l'aventure", en dépit du désir ardent du président Baba, toujours en attente de Badou Zaki, de recruter un "nom renflant''. "Nous avons récolté six points sur les neuf mis en jeu lors des trois matches que nous avons dirigés, Djamel et moi. L'équipe concède certes des buts (7 encaissés) mais en marque également beaucoup (9). C'est notre philosophie de jeu. Maintenant, je ne vois pas ce que pourrait apporter de plus un autre entraîneur. Peut-être possède-t-il une bague magique ! (rires). Franchement, en toute modestie, je pense que nous avons prouvé que nous méritons de terminer au moins la phase aller à la tête de l'équipe professionnelle", lancera, bien sûr de lui, Aïssa Kinane, sans pour autant fermer la porte à toute autre possibilité. "Je sais toutefois que le dernier mot reviendra au président. S'il veut que je continue, je le ferai avec plaisir. S'il me veut comme adjoint, je n'y verrai aucun inconvénient. S'il voit que ma place est toujours chez les espoirs du club, je retrouverai mon poste là-bas. Ce que je veux, moi, c'est que notre club gagne, c'est tout. Je suis d'El-Hamri, j'ai joué dans ce club et j'aime le MCO par-dessus tout. Donc, même comme garde-matériel, je suis prêt à servir le Mouloudia", conclut Kinane. Rachid BELARBI