Les travaux du "Colloque international sur le royaume des Massaessyles : Syphax et la rencontre de Siga (206 av J.-C.)" se poursuivent depuis samedi dans la wilaya d'Aïn Témouchent. La journée d'hier a été marquée par les conférences inscrites sous les thèmes : "Sources matérielles et littéraires autour du royaume massaessyle" et "Le patrimoine matériel et immatériel comme source de la connaissance de l'histoire". "L'expérience des recherches académiques algériennes autour de Syphax : état des lieux" a été le premier thème exposé en arabe par Najet Lakhdari, docteur en sciences de l'information et en communication et chercheure au Crasc d'Oran. Rabie Oulmi, docteur en histoire et archéologie au Maghreb antique de l'université de Batna, second communiquant, a traité le thème sur "Les inscriptions libyques de Siga : étude linguistique et épigraphique". Celui-ci a présenté une étude qui tente de répondre à une problématique à travers une série de questions, celle de savoir si les deux Berbéries centrale et occidentale ont utilisé le même alphabet et quelles sont les convergences ou, à défaut, les divergences. Son étude s'est basée sur des fouilles entreprises en 1937 par Pierre Grimar à Siga/Takembrit, port de Maurétanie (Algérie de l'Ouest) qui ont permis de découvrir deux inscriptions libyques. La même séance s'est poursuivie avec le Grec Stamatis A. Frizilas, chef du département des antiquités préhistoriques et classiques et des musées, sous le titre "The Greek historian Appian of Alexandria and Syphax, the King of Massaessyles". Selon lui, se basant sur les écrits d'Appian d'Alexandrie, les guerres d'Appian des Romains en Afrique du Nord (Libye) font partie des 24 livres de cette histoire romaine. "Il est fort probable qu'Appian ait lu et utilisé Polybe, mais ne l'a pas utilisé comme seule source principale. Appian mentionne l'histoire de la rencontre de Syphax, Scipio et Hasdrubal, fils de Gisco. Le succès de la thermation de Scipion dans les négociations avec Syphax montre l'importance que les deux hommes attachent à une éventuelle extension de la guerre à l'Afrique. Cette décision a conduit à la désertion de Massinissa du côté carthaginois, ce qui était d'une grande importance dans la défaite de Carthage", a-t-il indiqué tout en poursuivant : "Son changement d'allégeance était d'une importance fondamentale, car il donnait aux Romains un allié en Afrique du Nord. Ayant perdu l'alliance avec Massinissa, Hasdrubal commença à chercher un autre allié, trouvé dans Syphax, scellant l'alliance en offrant son mariage à sa fille Sophonisbe, mais jusqu'en 206 av J.-C., elle avait été fiancée à Massinissa." Rappelant que les références à la guerre et aux guerres puniques en Espagne par Appian constituent une source inestimable d'informations sur le travail politique et militaire effectué par Syphax, roi de la Numidie occidentale au cours du dernier quart du IIIe siècle av J.-C. Rappelons qu'en marge du colloque, M. Si El-Hachemi Assad, secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), principal organisateur de cet évènement, a donné le coup d'envoi d'une session de formation de la langue amazighe au profit de 60 enseignants du cycle primaire issus de 9 wilayas de l'ouest du pays à l'institut de formation des fonctionnaires du secteur de l'éducation nationale. À cette occasion, le premier responsable du HCA a déclaré que son institution a proposé une recommandation portant sur l'enseignement de la langue amazighe à la catégorie autre que celle scolarisée. M. Assad a révélé, en outre, à Liberté qu'il est intéressant de pister les arts plastiques se trouvant dans les musées européens et qui font partie de l'histoire ancienne de l'Algérie. Une richesse qu'il faudra exploiter et qui aidera à l'écriture de l'histoire ancienne. M. LARADJ