L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a fait part de sa vive préoccupation face à l'insécurité dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), où les attaques se sont multipliées ces dernières semaines près de la frontière congolaise avec l'Ouganda, dans la région de Beni, dans la province du Nord-Kivu, et plus au nord, dans la province d'Ituri. La situation serait tendue dans la ville depuis dimanche avec des personnes en état de choc. Les derniers mouvements de déplacements à Beni aggravent encore la catastrophe humanitaire dans le Nord-Kivu. Plus au nord, dans le territoire de Djougou, dans la province de l'Ituri, une nouvelle série d'attaques déstabilise la région qui était sur le point de se stabiliser après avoir été secouée par des violences massives au premier semestre de l'année, entraînant le déplacement d'environ 350 000 personnes. "Le retour à la paix est désormais menacé et le personnel du HCR rapporte que près de 16 000 personnes ont fui leur domicile, dont beaucoup pour la deuxième fois en un an", a fait remarquer Babar Baloch. Les déplacements forcés de populations restent massifs dans l'est de la RDC. Le HCR estime que plus d'un million de personnes sont déplacées dans le Nord-Kivu. Il s'agit de la plus forte concentration de personnes déplacées internes en RDC. Selon les estimations, un demi-million de personnes ont été forcées de fuir leur foyer durant la seule année 2018. Cette situation humanitaire dans l'Est de la RDC est d'autant plus dramatique que cette zone de violence est le nouveau foyer d'Ebola. Déclarée le 1er août à Mangina, à 35 kilomètres de Béni, cette dixième épidémie d'Ebola sur le sol congolais a tué 101 personnes. Malgré cette insécurité, les autorités sanitaires congolaises et l'OMS ont repris depuis mercredi leurs activités de riposte sur le terrain. En RDC, 154 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 123 confirmés et 31 probables. Sur les 123 confirmés, 70 sont décédés et 43 sont guéris. R. I./Agences