La volonté de l'Inde et des Européens de tenir tête au chantage de Donald Trump contre l'Iran isole davantage le président des Etats-Unis. Aussi, c'est l'hégémonisme des Etats-Unis qui est en train d'être remis en cause. L'Inde et sept banques centrales européennes ont l'intention de passer outre aux sanctions américaines contre l'Iran, après le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire et la réinstauration par Donald Trump des sanctions contre Téhéran. "L'Inde s'est engagée à poursuivre l'achat du pétrole iranien et à maintenir la coopération économique bilatérale", a indiqué Mohammad Javad Zarif à l'issue d'une réunion avec son homologue indienne Sushma Swaraj à New York, en marge des travaux de la 73e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. "Nos amis indiens ont toujours été catégoriques quant à leur intention de poursuivre la coopération économique et l'importation du pétrole iranien", a souligné le ministre iranien des Affaires étrangères, ont ajouté les mêmes sources. "Nous avons une coopération complète avec l'Inde qui comprend le secteur énergétique, parce que l'Iran a toujours été une partenaire fiable pour l'Inde", a ajouté M. Zarif. Selon la presse iranienne, l'Inde, le deuxième plus important consommateur du pétrole iranien après la Chine, a décidé de maintenir l'achat du pétrole iranien malgré la réduction de ses importations. Le chef de la diplomatie iranienne a affirmé aussi qu'au moins sept banques centrales européennes étaient disposées à activer avec Téhéran, en dépit des menaces de M. Trump dont le pays fait face à un vent de révolte de la part de ses alliés européens, déterminés à défendre leurs intérêts, en créant, par ailleurs, une entité commerciale pour contourner les sanctions américaines contre l'Iran. Selon l'agence de presse iranienne Tasnim, ces banques ont convenu de créer un mécanisme spécial pour faciliter les transactions financières avec la République islamique, une fois que les nouvelles sanctions financières américaines contre l'Iran entreront en vigueur le 5 novembre. Hier, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi est venu rappeler à l'Union européenne (UE) l'urgence de mettre en place d'ici le 4 novembre son projet d'entité légale permettant de contourner ces sanctions américaines. "Les Européens connaissent notre opinion qui veut que, d'ici le 4 novembre au moins, une partie de leur mécanisme entre en vigueur", a-t-il dit. Dans le cas contraire, M. Zarif a fait savoir que son pays risquait de se retirer de l'accord sur le nucléaire, a rapporté le Washington Post. "Le mécanisme actuel consisterait à éviter les dollars", a déclaré Zarif, lors d'une table ronde organisée samedi soir à la mission iranienne aux Nations unies à New York disant que les pays avaient commencé à conclure des accords pour utiliser leur propre monnaie dans les échanges bilatéraux. "Vous pouvez utiliser votre propre monnaie", a-t-il expliqué, cité par l'agence de presse locale IRNA. Lyès Menacer