Les États-Unis ont adopté de nouvelles sanctions à l'encontre du secteur énergétique iranien le 5 novembre, dans le but déclaré de réduire à zéro les exportations de pétrole de la République islamique. Toutefois, selon un vice-ministre iranien, le nombre d'acheteurs potentiels de pétrole iranien a en fait augmenté. Le nombre d'acheteurs potentiels de pétrole iranien s'est accru, malgré les menaces américaines, a déclaré Amir Hossein Zamani-Nia, vice-ministre iranien du Pétrole en charge des affaires internationales et du commerce, cité par l'agence de presse Shana. "Indépendamment de la pression américaine, le nombre d'acheteurs potentiels de pétrole iranien a augmenté en raison de la nature concurrentielle du marché et de la cupidité croissante pour plus de rentabilité. La vente de pétrole est actuellement la principale priorité du ministère du Pétrole, de sorte que la part du marché pétrolier iranien, reconquise après le Plan d'action global commun, ne soit pas perdue mais préservée", a-t-il expliqué. Dans le même temps, M. Zamani-Nia a souligné qu'un certain nombre de pays ayant bénéficié d'une levée de sanctions de la part des États-Unis n'étaient pas disposés à acheter un baril de pétrole supplémentaire à l'Iran: "La Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud et d'autres pays à qui l'Amérique a accordé des dérogations pour importer du pétrole iranien ne sont pas disposés à acheter un seul baril de plus à l'Iran." Zamani-Nia a ensuite précisé que le Fonds commun de créances (FCC), le mécanisme conçu par l'Union européenne pour contourner les sanctions américaines, serait "utile, mais ne résoudra pas complètement le problème" en raison du fait que l'influence des États-Unis affectera tous les pays européens. En mai 2018, le Président Donald Trump avait annoncé la décision de retirer son pays du Plan d'action global commun de 2015 (JCPOA), également connu sous le nom d'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, qui prévoyait la levée des sanctions anti-iraniennes en échange de la garantie de la nature pacifique de son programme nucléaire. Trump avait également décidé de rétablir toutes les sanctions et d'imposer un nouvel ensemble de restrictions aux secteurs de l'énergie, du transport maritime, des finances et autres, à Téhéran, et s'était engagé à réduire à zéro les exportations de pétrole du pays. Le Président américain avait promis d'introduire des sanctions secondaires à l'encontre des entreprises étrangères faisant affaire avec l'Iran, ce qui a été fermement condamné par les autres signataires de l'accord sur le nucléaire (Royaume-Uni, Allemagne, France, Russie, Chine, Union européenne et Iran). Des dérogations temporaires ont été accordées à huit pays: la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, l'Italie, la Grèce, la Turquie et Taïwan. Les dirigeants iraniens, pour leur part, ont à plusieurs reprises mis en garde les États-Unis contre toute provocation, menaçant de fermer le détroit d'Ormuz, voie navigable stratégique reliant les producteurs de brut du Moyen-Orient aux marchés mondiaux.
La Turquie importe de nouveau du pétrole iranien Après une interruption au mois de novembre, la Turquie importe de nouveau du pétrole iranien depuis décembre et doit recevoir en janvier une cargaison du pétrolier iranien Sinopa, a annoncé l'agence Reuters, se référant aux données de sources commerciales. La Turquie a repris en décembre dernier ses importations de pétrole iranien à l'issue d'une interruption au mois de novembre, a annoncé Reuters, se référant aux données de sources commerciales. "Les importations [de brut iranien en Turquie] sont tombées à zéro en novembre. Mais en décembre, la Turquie s'est vu livrer les cargaisons de deux pétroliers de brut iranien, soit l'équivalent de 54.000 barils par jour", a précisé l'agence. En janvier, la Turquie devrait recevoir une cargaison du pétrolier iranien Sinopa, a ajouté Reuters, se référant à des sources et des données de marché de Refinitiv Eikon. Les États-Unis ont autorisé huit pays, dont la Turquie, à poursuivre l'achat de pétrole iranien après la réintroduction des sanctions américaines contre la République islamique au début du mois de novembre. Ankara peut importer 3 millions de tonnes de brut par an, soit quelque 60.000 barils par jour (bpj), alors que le pays en importait environ 200.000 bpj avant novembre 2018. Les sanctions décidées par Donald Trump contre le secteur pétrolier iranien, dans la foulée du retrait des États-Unis du Plan d'action global commun conclu à Vienne en juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien, prévoient un embargo total sur le pétrole, ce qui assécherait la principale source de revenus du pays.