Une palette de bijoux d'Ath Yenni est à l'honneur à la galerie d'art Aïcha-Haddad, où le joaillier Ogal Djamel cisèle de l'argent et sculpte de l'or rouge, lorsqu'il taille le corail (Corallium rubrum) pour y sertir le blanc brillant. Reflet d'un ressac argenté et irisé aux scintillements océaniques de coraux, la gamme de bijoux est une dot de la déesse lunaire Artémis, que cet héritier d'une lignée d'artisans-bijoutiers, aligne dans l'éventail de ce qu'Ath Yenni a de plus beau. Alors, fions-nous à l'oracle de Warren Buffet : "Si vous ne connaissez pas les bijoux, connaissez le bijoutier", et à ce propos, Djamel Ogal est le maillon d'une lignée de bijoutiers qui lui a légué le poinçon d'un savoir-faire séculaire de quatre générations. D'ailleurs, il en fait bon usage de façonner et d'insuffler de la vie à un diaporama de bijoux variés. "Un bijou est conçu d'un croquis que le joaillier crayonne et qu'il usine au goût du client et de la tendance", a-t-on su de notre interlocuteur qui a plus d'un secret-maison à l'abécédaire de son métier. S'il en est une preuve, celle-ci est ciselée dans "tassafth" (un diadème) qui auréole le front de "tislist" la mariée ainsi qu'une paire de "talouki" (boucles d'oreilles». Autre délicatesse, la "tabzimt" (broche ronde) incrustée d'émaux aux tons ocreux, à la couleur de l'olive verte et au bluet de l'azur. Le tout, enjolivé de rosaces et de pierres de corail d'identiques dimensions. Mais, le mieux est de s'éblouir l'iris à l'éclat des joyaux, dont l'esthétique symbole de la fibule, dit le "amzim" (broche). Riche dans son contenu, la vitrine luit de "amechloukh" (bracelet) en argent ciselé et l'"akhelkhal", cette chevillière qui ajoute de la séduction au pied de la femme, eu égard à l'esthétique d'arabesques. Outre cela, le trésor d'Ogal Djamel est riche d'"amechebuk" et le collier où git l'"harz" (talisman) qui veille de sa sainte écriture, sur l'être cher. Autre acteur de l'art et allié du devoir mémoriel, nous citons l'artiste peintre et décorateur Bennikous Mounir, ce créateur de l'ameublement d'intérieur qui enjolivait naguère, la s'qifa (atrium), et l'ouast-eddar de la douera à l'aide de l'enfilade de miroirs à la couleur de l'indigo. À ce titre, quoi de plus beau qu'une "skampla" (table basse) pour l'instant délicieux de qahwat lâachia (pause-café). Conçu à la main mauresque, Bennikous Mounir, a juré fidélité aux nuances ambre, le blond et le doré qui ajoutent du rêve au "essendouq lâaroussa» ou la malle de la mariée. D'identiques traits que l'enluminure, Bennikous Mounir orne ses coffrets et ses écrins de bijoux à l'aide d'une alliance de couleurs, où s'identifie l'art de vivre des Casbadjis. Donc, le mieux est d'y aller pour évaluer le talent de ce duo d'artistes qui vous attend jusqu'au 4 octobre prochain. Louhal Nourreddine