Le ministre des Transports a indiqué que ce montant servira à la réalisation de 10 accès routiers, 3 tunnels et 3 murs de soutènement. La Grande mosquée d'Alger n'a pas encore fini de faire parler d'elle. Ce gigantesque et interminable projet qui nous coûte les yeux de la tête continue à absorber davantage d'argent d'année en année. La nouvelle dépense a été révélée hier par Abdelghani Zaâlane, ministre des Travaux publics et des Transports, à notre confrère de l'APS. En marge d'une visite d'inspection à la Grande mosquée d'Alger, en compagnie du ministre de l'Habitat et du wali d'Alger, le ministre des Transports a fait part de la réalisation de 10 accès routiers à celle-ci qui ont coûté 6 milliards de dinars (600 milliards de centimes). Il argumente : "Ces accès sont indispensables pour la gestion des flux, après l'ouverture de la mosquée et sa fréquentation par les fidèles et les visiteurs." Outre ces 10 accès, il est question aussi de travaux annexes, à savoir 3 tunnels et 3 murs de soutènement en plus d'une ceinture bordant la mosquée et favorisant l'accès des fidèles et des visiteurs à pied ou à bord de leurs véhicules. "À l'heure actuelle, cinq accès ont été finalisés, tandis que les travaux de réalisation des cinq autres avancent bien", a indiqué le ministre, précisant qu'"ils seront fin prêts à l'ouverture de la mosquée au public". Et d'insister : "Une action d'une telle envergure nécessite l'ouverture d'accès pour l'affluence des visiteurs, tout en leur garantissent les conditions de sécurité, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur en guise de prestations de confort pour encourager la visite de cet édifice." Pour ce faire, des opérations d'expropriation, de transfert de lignes électriques, de canalisation d'eau et de gaz, ainsi que de suppression d'autres obstacles ont été nécessaires pour la réalisation de ces accès. C'est ainsi que les pouvoirs publics accordent leur priorité à ce magaprojet plutôt controversé, puisqu'il fait l'objet d'interrogations de la part des Algériens qui, souvent, ne sont pas convaincus de l'opportunité de ce mégaprojet, alors que l'Algérie passe par une crise économique telle que le pouvoir d'achat ne cesse de se détériorer. Une réalité à laquelle le gouvernement actuel ne semble prêter aucune attention, qui poursuit les travaux sans se soucier de l'opinion publique. Les départements ministériels concernés par ce qui est annoncé comme étant la troisième plus importante mosquée au monde après celles de Médine et de La Mecque continuent à s'enorgueillir de la réalisation de ce projet lancé en 2012 avec un budget initial de 1,6 milliard de dollars. Aujourd'hui, personne n'est en mesure d'avancer le coût réel de ce mégaprojet, se contentant d'avancer ça et là des tranches financières allouées à telle ou telle partie de l'édifice. Zaâlane rappelle, d'ailleurs, que "l'édifice et ses commodités environnantes auront un impact positif sur les habitants de la région et de sa périphérie, et ce, en application des recommandations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui avait souligné à plusieurs occasions l'importance de prendre en considération les éléments adjacents à la mosquée". Il expliquera que "c'est pour cette raison que les opérations de réalisation n'étaient pas limitées aux commodités se trouvant à l'intérieur de la mosquée. Les éléments entourant la mosquée et les espaces avoisinants ont été également pris en compte pour garantir une meilleure organisation et contribueront à désengorger les routes avoisinantes". Nabila Saïdoun