Résumé : Nacéra avait compris que Nacer et Naïma se plaisaient, mais le moment n'était pas propice à une rencontre galante à la veille d'un évènement aussi important. Elle "chasse" donc gentiment le jeune homme de chez elle. Ce dernier rejoint sa mère dans la grande salle. Rachid venait de partir, Fettouma préparait tranquillement le dîner. Nacer ressort dans la cour et jette un coup d'œil inquisiteur au deux-pièces de Nacéra. Peut-être apercevra-t-il cette jeune fille qui avait réussi en une seconde à faire de lui l'esclave de son propre cœur. Il n'avait encore jamais ressenti un tel trouble, et l'image de Naïma revenait sans cesse devant ses yeux. Quelques jeunes filles font irruption dans la cour en riant. Elles rentraient sûrement de l'université et échangeaient entre elles les nouvelles de la journée. Il les regarde passer, mais aucune d'elle ne réussira à capter son regard. Naïma était unique. Elle avait ce quelque chose qu'il avait longtemps cherché chez une fille, et qu'il retrouve enfin chez elle. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait et se sentit tout à coup bien malheureux sans pouvoir en expliquer les raisons. Il revient dans la grande salle et s'approche de sa mère qu'il prend par les épaules, avant de l'embrasser sur le front. - Maman, maman chérie, je suis tellement ému. Sa mère le regarde dans les yeux. - Je le suis moi aussi, mon fils. Après tant d'années ! J'ai tellement attendu ce jour. - Vraiment mère ? - Oui. Tu ne pourras jamais imaginer ma joie quand Nacéra me l'a appris. - Nacéra ! Ah oui. Tu veux parler des ossements de mon père ! - Oui, bien sûr. Elle se retourne vers lui et remarque son air absent. - À quoi pensais-tu donc, Nacer ? - Hein ? Moi ? À rien. - Comment ça, à rien ? Tu viens de dire que tu étais ému. - Oui, oui, l'interrompt-il, comprenant soudain qu'ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde. Fettouma contemple son fils et constate qu'il avait l'air préoccupé. Certes, elle comprenait fort bien son émoi, mais quelque chose en elle lui disait que ce n'était pas uniquement pour le fait de retrouver enfin le corps de son père que Nacer était dans cet état. Il y avait anguille sous roche. - Qu'as-tu donc, Nacer ? - Hein ? Mais rien, mère. Je voulais juste te parler de... Il s'interrompt. Le moment était-il bien choisi pour parler de Naïma ? N'était-il pas en train de précipiter les choses ? Après tout, il ne connaissait rien de cette fille et venait à peine de la rencontrer. Mais Fettouma n'était pas dupe. Jamais encore elle n'avait vu Nacer dans cet état. - Vas-tu enfin me dire ce qui te préoccupe, Nacer ? Le jeune homme baisse les yeux, intimidé. Lui qui t'habitude ne rougissait pas facilement, se sentit tout à coup vulnérable et malheureux. - Maman. Je veux me marier. (À SUIVRE) Y. H.