Résumé : Pris au dépourvu, Nacer crache le morceau et avoue à sa mère qu'il voulait épouser Naïma. Surprise, mais heureuse, Fettouma l'approuve dans son choix. Cependant, une question demeure posée, Naïma va-t-elle répondre favorablement à cette demande ? 97eme partie Comme la vie est compliquée ! Il était tellement heureux, et une minute plus tard, son bonheur commençait à s'effriter. - J'avoue que je n'y avais pas du tout pensé, mère. Je voulais t'en parler et te laisser le soin de faire le reste pour demander sa main. Sa mère hoche la tête et lui serre la main. - Quand on aura terminé avec cette histoire de transfert du corps de ton père et de son enterrement, j'en parlerai à Nacéra. Elle seule pourra me renseigner sur sa nièce. Si toutefois cette dernière n'est pas promise, je suis certaine qu'elle sera heureuse de lui faire part de ta demande. Seul le destin décidera pour vous deux. Nacer se sentit un peu rassuré, mais sentait aussi son impatience. Pourquoi sa mère s'entête-t-elle à laisser traîner les choses ? Pourquoi ne va-t-elle pas tout de suite en parler à Nacéra ? Pourquoi attendre encore plusieurs jours ? Pourra-t-il vivre jusque-là ? Il revoyait les yeux bleus azur de Naïma et sentit son cœur prêt à bondir pour aller la rejoindre où qu'elle soit. Mais sa mère avait raison. Ces choses ne se prennent pas à la légère, et il devrait plutôt la laisser s'en occuper. Fettouma sourit en voyant l'air triste et affligé de son fils. - Je ne t'ai encore jamais vu dans cet état, Nacer. On m'a toujours dit qu'un homme amoureux peut délaisser son royaume pour rejoindre sa bien-aimée à l'autre bout de la terre, mais cette fois-ci, je crois que ce dicton s'impose à toi sans restriction. Il garde le silence, et sa mère poursuit en lui tapotant l'épaule : - Laisse-moi faire, mon fils. Je te promets que je ferais de mon mieux afin de gagner la partie. - Et si Naïma a quelqu'un d'autre ? Fettouma relève les franges de son foulard avant de répondre : - Nacéra ne m'a jamais dis que sa nièce était fiancée, ou était déjà promise. Pourtant, nous échangeons beaucoup de confidences entre nous. Je voulais d'ailleurs t'en parler, mais te sachant réticent à toute proposition, je n'ai pas voulu trop m'aventurer. D'ailleurs, c'est en partie pour cela, que je n'ai jamais osé aborder ce sujet avec Nacéra, bien qu'au fond de moi, je faisais le vœu d'avoir sa nièce Naïma comme bru. Nacer s'assoit devant la table basse, où sa mère venait de déposer le dîner. Il n'avait pas du tout faim. Mais c'était offenser sa mère s'il refusait de manger. Elle s'était donnée tant de mal pour lui préparer des mets dont il raffolait. Elle le sert, et il se met à manger en silence. Fettouma comprenait fort bien le désarroi de son fils. Ah ! l'amour quand il vous surprend ! Nacéra sera peut-être surprise, mais elle se promet de lui en parler dès le lendemain matin. Tant pis si le moment était mal choisi. Nacer doit au moins savoir à qui il avait à faire. Naïma lui plaisait beaucoup à elle aussi. Elle était non seulement d'une beauté à couper le souffle, mais bien élevée, instruite, douce et avait des doigts d'or. On n'avait rien à redire là-dessus. (À suivre) Y. H.