Résumé : Nacéra avait compris que Nacer et Naïma se plaisaient, mais le moment n'était pas propice à une rencontre galante à la veille d'un évènement aussi important que celui-là. Elle “chasse” donc gentiment le jeune homme de chez elle. Ce dernier rejoint sa mère dans la grande salle. 95eme partie Rachid était parti et Fettouma préparait tranquillement le dîner. Il ressortit dans la cour et jeta un coup d'œil inquisiteur aux deux pièces de Nacéra. Peut-être apercevra-t-il cette jeune fille qui avait réussi, en une seconde, à faire de lui l'esclave de son propre cœur. Il se dit qu'il n'avait encore jamais ressenti pareille sensation. L'image de Naïma revenait sans cesse devant ses yeux. À ce moment précis, quelques jeunes filles firent irruption dans la cour en riant. Elles rentraient sûrement de l'université et échangeaient entre elles les nouvelles de la journée. Il les regarde passer, mais aucune d'elle ne réussit à capter son regard. Naïma était unique. Elle avait ce quelque chose qu'il avait longtemps cherché chez une fille, et qu'il retrouve enfin chez elle. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait et se sentit tout à coup bien malheureux sans pourvoir en expliquer les raisons. Il revint dans la grande salle et s'approche de sa mère, qu'il prend par les épaules avant de l'embrasser sur le front. - Maman… Maman chérie… Je suis tellement ému. Sa mère le regarde dans les yeux. - Je le suis moi aussi mon fils. Après tant d'années. J'ai tellement attendu ce jour. - Vraiment, mère ? - Oui. Tu ne pourras jamais imaginer ma joie quand Nacéra me l'a appris. - Nacéra ! Ah ! oui. Tu veux parler des ossements de mon père ! - Oui, bien sûr. Elle se retourne vers lui et remarque son air absent. - À quoi pensais-tu donc, Nacer ? - Hein ? Moi ? À rien. - Comment ça à rien ? Tu viens de dire que tu étais ému, et… - Oui, oui, l'interrompit-il , comprenant soudain qu'ils n'étaient pas sur la même longueur d'ondes. Fettouma contemple un moment son fils. Il avait l'air de quelqu'un de préoccupé. Certes, elle comprenait fort bien son émoi, mais quelque chose en elle lui disait que ce n'était pas uniquement le fait de retrouver enfin le corps de son père que Nacer était dans cet état. Il y avait anguille sous roche. - Qu'as-tu donc, Nacer ? - Hein ? Mais, rien, mère. Je voulais juste te parler de… Le moment était-il bien choisi pour parler de Naïma ? N'était-il pas en train de précipiter les choses ? Après tout, il ne connaissait rien de cette fille et venait à peine de la rencontrer. Mais Fettouma n'était pas dupe. Jamais encore, elle n'avait vu Nacer dans cet état. - V as-tu enfin me dire qu'est-ce qui te préoccupe, Nacer ? Le jeune homme baisse les yeux, intimidé. Lui, qui d'habitude ne rougissait pas facilement, devint tout d'un coup écarlate, avant de lancer : - Maman… je veux me marier. (À suivre) Y. H.