Au moins 287 personnes ont été tuées, 36 blessés et 67 enlèvements ont été enregistrés ces trois derniers mois au Mali, selon le dernier rapport trimestriel présenté la fin de semaine dernière par le SG de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres. Le chef de l'ONU qualifié ce chiffre de "bilan le plus lourd", depuis la mise en place de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali en 2013. "Parmi les victimes figurent au moins quatorze femmes et dix enfants", souligne ce document, précisant que la recrudescence des violences armées ont été à l'origine du déplacement de plus de 5 000 personnes dans les régions de Djenné et Koro, dans le centre du pays, théâtre de meurtrières confrontations intercommunautaires et de violences terroristes depuis le début de l'année. Malgré l'engagement des deux ethnies principales dans cette région, les Dogons et les Peuls, à cesser toute violence, les affrontements se sont poursuivis. En témoignent les derniers affrontements qui ont fait en septembre des dizaines de morts, suite à des incursions dans des villages, notamment frontaliers avec le Niger, semant la confusion sur l'origine de ces attaques que plusieurs sources ont vite fait de mettre sur le dos des groupes terroristes. La semaine dernière, un chef de milice armée Dogon s'est engagé, une nouvelle fois, à cesser toute action armée dans la région, lors d'une rencontre qu'il a eue avec le Premier ministre à Mopti. Mais il n'y a aucune garantie quant au respect de cette trêve, en l'absence des autorités maliennes dans certaines régions où les éleveurs se livrent régulièrement à des affrontements armés pour le contrôle des points d'eau et des zones de pâturages. L. M.