L'opposition mozambicaine a accusé, hier, le gouvernement d'avoir inversé les résultats dans quatre villes qu'elle affirme avoir remportées lors des élections locales et l'a menacé de claquer la porte du processus de paix s'il ne les rétablissait pas. "Nous ne voulons pas la guerre, mais nous n'accepterons aucune tentative de changer la volonté populaire", a tonné le chef du Renouveau national du Mozambique (Renamo), Mossufo Momade, lors d'une conférence de presse. "Si le vote populaire n'est pas respecté, la Renamo rompra les discussions et le président de la République et le Frelimo (Front de libération du Mozambique, au pouvoir) en seront les seuls responsables", a-t-il poursuivi. Aucun résultat définitif du scrutin disputé, mercredi, n'a encore été validé par la Commission électorale nationale. Mais la Renamo affirme avoir gagné une dizaine de municipalités, dont celle de Matulo, la plus peuplée du pays, qui jouxte la capitale Maputo, et dénonce depuis des fraudes du Frelimo. Le Frelimo contrôlait jusque-là 49 des 53 municipalités du pays. Ancienne guérilla transformée en parti politique à la fin de la guerre civile (1976-1992), la Renamo a repris les armes en 2013 pour dénoncer la mainmise du Frelimo sur le pays, qu'elle dirige depuis son indépendance en 1975. R. I./Agences