Jeudi dernier, l'affichage des listes nominatives des bénéficiaires de logements publics locatifs (LPL) a provoqué une vague de colère au sein d'un nombre important de citoyens de la commune des Amarnas relevant de la daïra de Sidi Lahcène (5 km au sud du chef-lieu de wilaya), exclus de cette liste rendue publique et dont des vidéos ont été relayées sur les réseaux sociaux. Très en colère, les manifestants ont assiégé le siège de l'APC pour protester contre leur exclusion avant de barricader les ruelles de la localité avec des pierres pour exiger une commission d'enquête afin de débusquer tout bénéficiaire non méritant et rétablir les autres dans leur droit. Brandissant leurs récépissés de dépôt de dossiers, les citoyens contestataires ne cessaient de dénoncer ce qu'ils qualifient de favoritisme et s'interrogent sur les critères d'éligibilité sur lesquelles s'est basée la commission de daïra pour l'établissement de la liste des 40 bénéficiaires. "Tout ce qui se passe dans cette commune est anormal. Comment des citoyens qui ont déposé leurs dossiers en 2015 et 2017 et même il y a six mois passent avant ceux de 2003, 2004 et 2005. Sur cette liste figure même des noms de célibataires et les démunis ont été écartés. Il y a même des citoyens d'autres communes de la wilaya et autres commerçants qui possèdent des logements au chef-lieu de wilaya", pestent les protestataires. Et d'ajouter : "Nous exhortons l'autorité du nouveau wali à prendre toutes les mesures qui s'imposent pour la révision et l'annulation de cette liste. Et pour plus de transparence, nous exigeons l'ouverture d'une enquête et la sanction des responsables qui sont derrière l'établissement de cette liste ainsi que le départ du P/APC." Selon le chef de daïra qui recevait sur place les citoyens mécontents, "pour l'instant, cette liste n'est pas définitive. La liste définitive sera arrêtée par la commission de wilaya de recours présidée par le wali et dont je suis membre. Certes, elle a été établie par une commission de daïra qui a consenti un grand effort pour examiner soigneusement les dossiers déposés et arriver à en sélectionner 40 qui remplissent les conditions, mais les contestataires pourront toujours exercer leur droit de recours sous huitaine, en apportant des arguments tangibles et des preuves sur ce qu'ils avancent comme dépassements et violation de la loi". Et de conclure : "Cependant, s'il s'avère qu'il y ait des demandeurs portés sur les listes et qui ne remplissent pas les conditions, ils seront enlevés et remplacés par d'autres répondant aux conditions requises." A. BOUSMAHA