Dans l'incapacité d'assurer la sécurité du personnel et des infrastructures, la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a menacé de suspendre l'activité de la principale raffinerie du pays. Située à 45 km de Tripoli, la raffinerie de Zaouia est censée être sécurisée par les Gardes des installations pétrolières (GIP), un groupe armé. "Mais le conseil d'administration de la NOC a mis en garde les Gardes des installations pétrolières et les autorités compétentes sur l'absence de mesures de sécurité sur le site de la raffinerie", précise la compagnie pétrolière sur son site internet. "Sans des mesures concrètes pour remédier à cette situation, notamment, pour assurer la protection du personnel et des sites, les opérations seront affectées, voire suspendues", a averti la NOC. Le dérèglement de la production de cette raffinerie affecte directement l'approvisionnement en carburant de la capitale libyenne et des villes alentours, aggravant une situation déjà difficile. Depuis des mois, d'interminables files d'attente se forment tous les jours devant les stations-service. Les structures pétrolières sont souvent la cible des groupes armés ou d'occupations abusives pour des revendications sociales, y compris par le personnel chargé de les sécuriser. Le 17 juillet, la NOC avait déjà dû stopper les exportations depuis Zaouia en raison de la réduction de la production d'un des plus grands sites pétroliers du pays, Al-Charara. Cette décision faisait suite à l'enlèvement de 4 employés sur ce champ pétrolier géré par une joint-venture entre la NOC, l'Espagnol Repsol, le Français Total, l'Autrichien OMV et le Norvégien Statoil. Les exportations depuis Zaouia n'ont pas repris depuis et seule la raffinerie fonctionne encore, grâce aux 125 000 barils encore produits à Al-Charara, soit moins de la moitié de sa production habituelle. "La situation ne peut plus continuer, que ce soit du point de vue de la sécurité des individus ou du maintien de la production", a déclaré le président de la NOC Mostafa Sanalla. "On s'attend à ce que les personnes responsables de la sécurité des installations de la NOC puissent fournir un minimum de sécurité", a-t-il souligné en visant les GIP. R. I./Agences