La maison de la culture Ali-Zaâmoum de Bouira, dans le cadre des festivités de la Journée de l'émigration coïncidant avec le 17 octobre, a rendu dernièrement un vibrant hommage à l'un des piliers de la chanson kabyle, Salah Saâdaoui. Des témoignages de ses proches et des expositions sur la vie et l'œuvre de ce monstre sacré de la chanson kabyle ont été organisés afin qu'il reste à tout jamais gravé dans la mémoire des Algériens. Le parcours du natif de Tamellaht (commune d'Ahnif, est de Bouira) a été retracé par ses amis et proches. Selon sa biographie officielle, l'interprète de Yecreq yiṭij (le soleil se lève) était issu d'une famille d'artistes, dont le père était un grand danseur et faisait partie d'une troupe folklorique de troubadours (idhebbalen), sa mère déclamait des poèmes et son frère aîné, Hamou, était lui aussi peintre, comédien, danseur, musicien et marionnettiste. À l'âge de 10 ans, soit en 1946, il a débarqué à Alger, à la Casbah plus précisément, avec sa famille pour s'y installer définitivement. C'était l'époque d'or de la chanson chaâbi, avec ses ténors, à l'image d'El-Anka, Hadj M'rizek, H'ssissen et les autres. En côtoyant tous ces maîtres, qui sont d'ailleurs de véritables écoles de musique, Salah Saâdaoui a développé son goût artistique et son don pour la musique. C'est ce qui explique d'ailleurs son début artistique précoce. Il avait, en effet, intégré l'association Alal Riadi, où il avait rencontré cheikh Missoum, avec qui il avait pris ses premières leçons de musique, comme il faisait partie aussi des Scouts musulmans algériens. En 1954, il a pris sa valise pour son premier voyage au-delà des mers. Il s'est installé à Paris. Là aussi, il a intégré le club "Warda el Beïda" pour se lancer pleinement après dans la chanson. Infatigable militant des causes justes, notamment les causes berbère et palestinienne, en activant comme l'un des membres de l'académie berbère et se donnant corps et âme à sa passion initiale, le chanteur Salah Saâdaoui monta sa maison d'édition discographique "Saâdaoui Phone". Il composa pour de nombreux chanteurs de renom, à l'instar de Samy El-Djazaïri et Meriem Abed. Lors de cet hommage, des poèmes ont été déclamés par Kerrai Slimane et Boughdad Laldja. Le comédien H'rirouch a été également de la partie avec sa bonhomie pour un divertissement maximum, ainsi qu'un groupe de rap qui a interprété une chanson en hommage à Saâdaoui Salah. RAMDANE B.