Suite à leur action de fermeture de la route nationale entre khemis-Miliana et miliana, les pupilles de l'état, ayant bloqué la circulation durant plusieurs heures à l'aide de pneus brûlés, de matériel pédagogique, de meubles et de bouteilles de gaz, ont été dispersés par la gendarmerie nationale, qui a dû utiliser des bombes lacrymogènes et des grands moyens. Sept personnes ont été arrêtées : I. M. (36 ans), S. B. (36 ans), H. S. (26 ans), R. A. (25 ans), B. R. (27 ans), M. N. (25 ans), S. M. (33 ans). Ces dernières, selon des représentants des pupilles de l'état qui sont entrés en clandestinité, ont été condamnées à huit mois de prison. Les représentants des pupilles du centre de l'assistance de zougala nous ont fait part de leur inquiétude du fait que les sept prévenus n'auraient pas eu d'avocat et que parmi eux figurent des jeunes qui n'avaient rien fait. “les vrais meneurs n'ont pas été attrapés alors qu'un jeune, qui revenait de l'hôpital et qui ne savait rien de ce qui s'était passé, a été arrêté au moment où il rentrait au centre”, ont-ils souligné. on avance deux noms qui, selon ces jeunes, étaient carrément absents — l'un était à Oran et l'autre à Alger. Ils déplorent que les autorités aient carrément pris la liste des pensionnaires pour les rechercher tous. Actuellement, le centre est livré à lui-même. Les femmes et les enfants qui y sont restés se sont solidarisés. De temps à autre, les jeunes recherchés arrivent à s'y infiltrer et leur apportent des vivres. Vendredi dernier, des bienfaiteurs leur ont apporté du couscous, une dame est venue en taxi et leur a donné de l'argent. Outrés par cette vie, les jeunes qui ont pris le risque de descendre jusqu'à Khemis-miliana nous ont fait part que leur centre ne dispose pas de directeur alors que le nouveau directeur est affecté à son bureau au niveau de la Direction de l'action sociale (DAS) à Aïn Defla. Une femme dont le mari est emprisonné a fait part d'une opération de quête pour tenter de trouver des avocats. Réitérant les promesses non tenues des responsables et leurs très mauvaises conditions de vie, les pupilles de l'état ne comprennent pas que logiquement un jeune doit quitter le centre dès l'âge de 19 ans. actuellement, ils ont 37 ans et ils sont toujours là. B. H., 27 ans, ajoute : “on va jusqu'à dire qu'on nous accule à monter au maquis car durant toute notre vie on n'a connu que misère et fausses promesses. Pourtant, on ne demande pas la lune, juste un petit toit pour fonder un foyer. On ne veut pas faire comme certains de nos camarades qui ont commis la bêtise de se marier ici et de donner à leurs enfants l'image vécue par le père durant toute sa vie.” MOHA B.