Durant plusieurs heures, la RN65 reliant Khemis Miliana à Miliana a été fermée à la circulation par les locataires du centre d'accueil des pupilles de l'Etat et des enfants abandonnés. Ces derniers sont déçus par les promesses non tenues des autorités tant locales que celles de la wilaya et du ministre de la Solidarité en personne qui leur a pourtant promis des logements de l'assistance et un minibus. Dès 13h, ayant eu vent de la venue du wali de Aïn Defla pour assister à un regroupement de Scouts musulmans à Miliana, ces derniers ont dressé des barricades au niveau du carrefour de Zougala, juste en face de leur centre. Des pneus, des meubles, des troncs d'arbre, tonneaux, des bureaux en métal, une dizaine d'extincteurs et des bouteilles de gaz butane et propane étaient mis au travers de la chaussée. Chaque bouteille de gaz était surveillée par un jeune qui menaçait de la faire sauter au cas où les gendarmes, qui étaient sur les lieux, en essayant de les raisonner, tenteraient d'intervenir. “On n'a rien à perdre du moment qu'on ne dispose de rien. On est 26 jeunes sans avenir. On a fermé à plusieurs reprises la route, et tous les walis sont venus nous dire des mensonges. Une délégation est venue un jour d'Alger, le ministre de la Solidarité nous a menti”, a lancé un jeune, alors qu'un autre monté sur le mur menaçait de faire exploser une bouteille de gaz butane et un troisième tenait un sabre à la main alors qu'un autre tenait en bandoulière la partie tranchante d'une scie à pain. “Est-ce que nous n'avons pas le droit de fonder un foyer ? Il y quatre couples dans ce centre qui vivent le calvaire. Que les responsables nous mettent dans un bateau et nous jettent à la mer !” ajoute un jeune qui va jusqu'à tenter de nous interdire de prendre des photos en usant de menaces devant un gendarme amusé de la tournure. Vers 19h, un grand renfort des éléments d'intervention de la gendarmerie arrive sur les lieux et devant le refus des jeunes à libérer la route, ils sont intervenus en lançant des bombes lacrymogènes et en procédant à l'arrestation de 5 locataires du centre sous le regard ahuri des habitants de Zougala qui nous ont fait p art de leur inquiétude. S'ensuit alors l'inévitable affrontement entre les forces de l'ordre et les manifestants qui s'est achevé par le rétablissement de la circulation routière vers 20h. Moha B.