Neuf blessés dans un attentat-suicide à Tunis Les éventuels commanditaires de cette action terroriste ont montré leur capacité de nuisance en frappant encore au cœur même du centre névralgique du pays, Tunis, et à proximité du siège du puissant ministère de l'Intérieur. La capitale tunisienne Tunis a été secouée, hier, par une nouvelle attaque-suicide qui a fait au moins neuf blessés en plein centre-ville, ont rapporté les médias locaux, citant un bilan du ministère de l'Intérieur. Huit policiers ont été blessés lors de cette attaque qui a été commise par une femme-kamikaze, selon le communiqué du ministère de l'Intérieur. "La femme qui s'est fait exploser à proximité d'une patrouille de la police sur l'avenue Habib-Bourguiba à 13h55 est âgée d'environ 30 ans", a indiqué le communiqué en question, soulignant que "l'auteure de cette attaque est morte sur place et n'est pas connue des services de sécurité pour radicalisme". Il s'agit d'une certaine Mouna Kebla, originaire de la localité de Sidi Alouane, relevant du gouvernorat de Mahdia. Elle n'est pas connue des unités sécuritaires. Par ailleurs, certaines sources indiquent qu'elle serait la cousine de l'un des auteurs de l'attentat du Bardo, a rapporté le journal tunisien Réalité online. Selon les informations recueillies sur place par les médias tunisiens, l'auteure de l'attaque s'est fait exploser "à proximité d'une voiture de la police", stationnée au niveau du théâtre de la célèbre avenue Habib-Bourguiba, a indiqué auparavant Sofiène Zaag, porte-parole de ce ministère. Mais, selon la radio privée Mosaïque FM, au moins quatre civils ont été admis à l'hôpital Charles Nicole de Tunis, avec deux policiers qui ont été blessés par cette explosion, tandis que les autres blessés ont été transportés vers l'hôpital militaire de la capitale. Des sources ont affirmé à la radio tunisienne que des blessés auraient été transférés dans un établissement pour les brûlés à Ben Arous. La photo du corps de la femme-kamikaze, allongé au sol, a rapidement fait le tour des médias locaux et des réseaux sociaux, entouré par des membres de la police scientifique, tandis que leurs collègues tentent de repousser une foule curieuse de savoir ce qui venait de se passer en début d'après-midi. Si cette attaque n'a fort heureusement pas fait de victime, en dehors de quelques dégâts matériels, il y a toutefois lieu de se demander comment cette femme a pu échapper à la vigilance des policiers, déployés en grand nombre à cet endroit, très fréquenté aussi bien par les Tunisiens que par les touristes qui ont commencé à peine à revenir dans ce pays. Pour rappel, l'attentat d'hier intervient trois ans après l'attaque qui meurtrit Tunis le 24 novembre 2015, lors de laquelle 12 agents de la garde présidentielle ont perdu la vie. Commise, là aussi, en plein centre-ville contre un bus de la garde présidentielle, cette attaque avait été revendiquée par le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daech). Quelques mois plus tôt, le 18 mars 2015, toujours à Tunis, deux hommes avaient ouvert le feu à l'arme automatique sur des touristes qui descendaient d'autocars pour visiter le musée du Bardo, avant de les pourchasser dans le bâtiment. Vingt-et-un touristes et un policier tunisien avaient été tués dans cet acte également revendiqué par l'EI, tout comme l'attentat perpétré par un kamikaze en juin de la même année sur une plage et contre un hôtel près de Sousse (Est), qui avait coûté la vie à 38 touristes. En mars 2016, des dizaines de terroristes venus de Libye avaient, en outre, tenté, sans succès, de s'emparer de postes des forces de sécurité dans la région de Ben Guerdane (Sud), près de la frontière libyenne. L'attaque avait fait vingt morts parmi les forces de sécurité et les civils. Lyès Menacer