Des sources proches du RND affirment qu'Abdelkader Bensalah n'a nullement l'intention d'abandonner ses charges à la présidence de la Chambre haute du Parlement. Sous traitement pour un cancer, Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, paraissait fortement affaibli lors de l'ouverture de la session parlementaire 2018-2019, au début du mois de septembre. À ce moment-là, déjà, l'on a commencé à parler de sa potentielle retraite à la faveur du renouvellement par moitié de la deuxième Chambre du Parlement, en décembre prochain. Au regard d'une disposition de la Constitution, le président du Sénat est réélu tous les trois ans. "Le président de l'Assemblée populaire nationale est élu pour la durée de la législature. Le président du Conseil de la nation est élu après chaque renouvellement partiel de la composition du Conseil", Art. 131. Dans l'enceinte de l'institution, la question de la probable succession alimente largement les discussions. Selon des sénateurs, l'état de santé d'Abdelkader Bensalah et son âge (76 ans) plaident plutôt pour son départ. D'autant que le statut de deuxième personnage de l'Etat, qu'il assume depuis 2002, revêt une importance cruciale dans la conjoncture actuelle. La maladie et aussi l'âge du premier magistrat du pays (82 ans en mars 2019) sont deux paramètres qui pèsent inexorablement dans l'équation du cinquième mandat. En cas de déclaration de l'état d'empêchement du président de la République par le vote des deux tiers de la composante du Parlement, vacance de la présidence de la République, il prend l'intérim à la magistrature suprême pendant une période maximale de 45 jours. En cas de démission ou de décès du président de la République, le président du Conseil de la nation assume la charge de chef d'Etat pour une durée de quatre-vingt-dix jours au maximum, au cours de laquelle l'élection présidentielle est organisée (article 102 de la Constitution). Des sources proches du RND, le parti d'Abdelkader Bensalah, affirment que ces scenarii sont probables sur papier, mais ne risquent pas d'arriver dans la réalité. Ils soutiennent, par ailleurs, que l'homme n'a nullement l'intention d'abandonner ses charges à la présidence de la Chambre haute du Parlement. À les croire, son cancer est très bien pris en charge dans un hôpital français. "Bensalah était, dernièrement, en mission à Genève. Il est en forme", dit-on. Par ailleurs, nos sources relèvent que rien n'indique, jusqu'alors, que le chef de l'Etat envisage de l'écarter du perchoir du Conseil de la nation, pour adouber une autre personnalité. "Il relève, certes, des prérogatives du président de la République de désigner les membres du tiers présidentiel, parmi lesquels est élu le président de l'institution. Mais sauf imprévu de dernière minute, Abdelkader Bensalah sera reconduit à son poste", assurent-ils. Au paroxysme de la crise de l'APN, la rumeur courait sur l'accession du SG du FLN, Djamel Ould-Abbes (bientôt 85 ans, sénateur du tiers présidentiel depuis 2013) à la plus haute fonction de la Chambre haute du Parlement. "C'est une option inenvisageable", atteste un cadre du RND, sans fournir davantage d'explications. Il convient de comprendre qu'il s'agit de la préservation des équilibres entre les deux principaux relais politiques du système : les commandes de l'APN aux mains du FLN, celles du Conseil de la nation sous l'emprise du RND. Souhila H.