Les animateurs du café littéraire de Béjaïa ont exprimé, jeudi dernier, leur solidarité envers le directeur des Editions Koukou, Arezki Aït-Larbi, en appelant ses confrères et la société civile à manifester leur soutien effectif. Car l'éditeur vient de faire face à "un abominable acte de censure !" ont-ils indiqué dans une déclaration, rendue publique avant-hier. Ils soulignent que la tentative de saisie de deux ouvrages, édités par Koukou éditions, le 30 octobre au Sila, par d'indus "membres de la commission de lecture du ministère de la Culture", constitue une grave atteinte à la liberté d'édition. Aussi, ajouta-t-on, "cet acte mafieux doit être vigoureusement dénoncé." Et pour cause : ce n'est d'ailleurs pas la première fois que la même maison d'édition du journaliste Arezki Aït-Larbi fait l'objet de moult pressions de la part des autorités. Il est clair que derrière cette tentative, avortée de saisie de ces deux ouvrages, "il y a la volonté d'annihiler l'impact qu'ils pourraient produire au Sila et par extension, dans toute la société, sachant que les thèmes qu'ils portent sont très importants." Pour les animateurs du Café littéraire de Béjaïa, il s'agit sans nul doute d'une "censure politique qu'on ne peut taire." Les titres des deux ouvrages, visés, expliquent à eux seuls les motivations des censeurs : Les derniers jours de Muhammad, enquête sur la mort mystérieuse du Prophète de l'universitaire tunisienne Hela Ouardi ; et Démoctature, des événements d'Octobre 88 au 4e mandat (en langue arabe) de l'avocat algérien Mokrane Aït-Larbi. Pour que de telles pratiques ne se reproduisent plus dans notre pays, il importe de se mobiliser pour défendre sur le terrain nos libertés. Les animateurs du Café littéraire espèrent sans doute susciter l'adhésion d'un maximum d'acteurs politiques et sociaux et de personnalités du monde de la culture pour décider des actions à entreprendre. M. Ouyougoute