Le rythme d'exécution des opérations de la chaîne étant conditionné par la cadence du maillon le plus faible, tout retard engendre des surcoûts. Le nouveau plan de circulation dans la capitale, entré en vigueur depuis le 1er juin, a engendré des problèmes économiques pour plusieurs entreprises directement liées à l'activité de transport. Le port d'Alger par lequel transite plus de 40% de marchandises n'échappe pas à cette réalité. Les sorties des marchandises sont quelque peu ralenties, en dépit de la disponibilité de l'autorité portuaire et des travailleurs du port. C'est que le port, qui n'est qu'un maillon de la chaîne du commerce extérieur, subit de plein fouet cette nouvelle réglementation. Certains importateurs, dont les magasins se trouvent en zones urbaines, pour une raison ou une autre, ne lèvent pas leurs marchandises la nuit. Résultat : le port se retrouve avec des marchandises en souffrance. Ce n'est pas encore l'engorgement, mais la réalité est que les sorties de marchandises ont diminué de beaucoup. Le port, nous dit-on, traite 900 000 tonnes par mois alors que sa capacité n'est que de 100 000 tonnes. 800 000 tonnes sortent directement. Le rythme d'exécution des opérations de la chaîne étant conditionné par la cadence du maillon le plus faible, tout retard engendre des surcoûts qui à terme peuvent rendre n'importe quel opérateur non compétitif, quel que soit son management. D'où la nécessité de professionnaliser toute la chaîne portuaire. En tout état de cause, le nouveau plan de circulation dans la capitale, même si la finalité recherchée peut paraître louable, constitue un frein à l'activité économique par les surcoûts que cette décision ne manquera pas de générer, pas seulement en matière de transport, mais aussi en matière sociale. Le travail de nuit est considéré par la loi comme étant des heures supplémentaires, rémunéré différemment. L'entreprise se trouve ainsi contrainte de supporter des charges supplémentaires. Le port, nous dit-on, s'adapte à sa clientèle. “Si la clientèle veut être servie la nuit, le port sera obligé de suivre le mouvement”, affirme-t-on. Pour autant cette levée de boucliers contre cette mesure montre les limites de fonctionnement de l'économie algérienne, au moment où toutes les économies vont vers toujours plus de productivité. En économie de marché “le temps étant de l'argent”, le travail de nuit se pose avec acuité en Algérie en termes d'organisation, mais aussi de législation de travail. Chaque secteur doit donc se remettre en cause. Il est temps que l'économie algérienne fonctionne jour et nuit, comme cela se fait partout ailleurs. Meziane Rabhi