Une inquiétante hécatombe d'abeilles est observée sur le territoire de la commune de Toudja. Le phénomène, observé ces dernières années en Algérie et qui sévit un peu partout dans le monde, vient d'être déclaré par le conservateur des forêts de la wilaya de Béjaïa, Abane Lekhal. Il l'a fait à l'occasion d'une journée de sensibilisation contre l'intoxication de la faune sauvage, organisée, en milieu de semaine, à la forêt de Boumansour, dans la commune de Toudja. Ce qui s'est répercuté par une chute sensible de la production sans pour autant être quantifiée en l'absence de statistiques émanant de cette filière qui compte de nombreuses associations. Ce sont d'ailleurs les apiculteurs de la région qui ont alerté la Conservation des forêts et la Direction des services agricoles sur le phénomène, jugé inquiétant, de la mortalité des abeilles, et qui ont fait état aussi de la mauvaise qualité du miel récolté ces dernières années. La crise qui affecte la filière apicole est due essentiellement, selon le conservateur des forêts, à la transmutation des forêts en décharges sauvages. Et d'affirmer que cette campagne de sensibilisation n'est qu'une première étape d'un riche programme qui s'inscrira dans la durée. L'orateur a mis en garde son auditoire car la ligne rouge a été atteinte : "Nous tirons la sonnette d'alarme sur la situation qui prévaut dans nos forêts, malheureusement transformées en décharges de déchets solides. Les conséquences de cette situation sont la mortalité et l'intoxication de la faune sauvage, en particulier les abeilles qui butinent des déchets sucrés." Le défi pour que cesse cette mort programmée des abeilles est de multiplier cette campagne de sensibilisation puis un volontariat de nettoyage des forêts, lesquelles sont envahies par des déchets et des ordures de toutes sortes, et ce, en collaboration avec l'Association des chasseurs de la wilaya de Béjaïa et le Conseil interprofessionnel de l'apiculture. Mais ces trois partenaires ont espéré voir tout le monde impliqué, plus singulièrement le citoyen, afin de sauver la faune sauvage. Le président de l'Association des chasseurs de Béjaïa a, pour sa part, indiqué que "les décharges sauvages qui pullulent dans nos forêts représentent un danger d'intoxication et de mortalité pour la faune sauvage. Il n'y a pas uniquement les abeilles qui sont touchées, même les lapins commencent à disparaître. Nous appelons à l'implication de tout le monde afin de remédier à cette situation". Le conservateur des forêts de Béjaïa a annoncé que l'institution qu'il dirige vient de bénéficier d'une enveloppe de huit milliards de centimes ; elle est destinée au développement de la filière apicole dans les zones rurales de la wilaya. Les apiculteurs souhaitant bénéficier de ce programme d'aide sont appelés à fournir leur dossier de candidature à la Conservation des forêts. Une commission a été installée à l'effet d'étudier les dossiers des postulants, a-t-on informé. L'octroi des aides aux bénéficiaires désignés dans le cadre de cette opération est prévu pour mois de mars de l'année prochaine, a-t-on expliqué. Les apiculteurs de la wilaya de Béjaïa ont constitué en 2016 une coopérative apicole, avec pour objectif d'organiser leur filière et surtout la développer. M. Ouyougoute