Lors d'une conférence de presse donnée samedi à la Safex, le commissaire du Salon international du livre d'Alger est revenu sur l'affluence de cette 23e édition et s'est expliqué concernant "la tentative de censure" dont a fait l'objet la maison d'édition Koukou. Au terme des 13 jours qu'aura duré le 23e Salon international du livre d'Alger (Sila), qui s'est tenu du 29 octobre au 10 novembre, une conférence de presse a été animée avant-hier en fin d'après-midi par le commissaire Hamidou Messaoudi. Le nombre des visiteurs de cette année, les différentes activités culturelles mais aussi la fermeture du stand d'un éditeur iranien et "la tentative de censure" dont ont fait l'objet les éditions Koukou étaient au cœur du débat. S'agissant de ce dernier point qui, rappelons-le, avait soulevé une vive polémique autour des ouvrages "Démoctature, des évènements d'octobre 88 au 4e mandat", de l'avocat Mokrane Aït Larbi, et "Les derniers jours de Muhammad, enquête sur la mort mystérieuse du Prophète", de l'universitaire tunisienne Hela Ouardi, qui ont été la cible "d'une tentative de censure" selon le directeur de la maison d'édition, Arezki Aït Larbi, Hamidou Messaoudi rejettera en bloc les accusations. En effet, ce dernier dira que la commission de lecture et de suivi du ministère de la Culture "a trouvé des livres qui ne figuraient pas dans la liste des ouvrages devant être exposés par chaque éditeur". Et d'ajouter : "Les livres n'ont pas été retirés, la commission a émis une remarque. Aucun livre algérien n'a fait l'objet d'une censure." Dans le même registre, il a évoqué la fermeture du stand d'un éditeur iranien "pour des raisons juridiques". "L'éditeur en question n'a pas daigné venir en Algérie et n'a pas payé son stand. Il n'a pas non plus pris en considération le rejet de la commission de lecture de cinq ouvrages, qui ont quand même été exposés lors du salon." À ce propos, la commission de lecture et de suivi a "émis des réserves sur cinquante-trois titres, conformément à l'article 8 de la loi de 2015 réglementant "les activités et le marché du livre", qui interdit la vente et l'exposition de livres faisant l'apologie du terrorisme ou de la violence, qui portent atteinte à l'intégrité des personnes ou qui incitent à la haine et au racisme". Ainsi, huit titres sur "le charlatanisme et la sorcellerie" ont été retirés durant ce 23e Sila, a déclaré le conférencier. "À l'avenir, dira-t-il par ailleurs, nous passerons à la qualité des maisons d'édition spécialisés. Qu'on rentre dans les nouveautés avec le livre pour enfant ou encore universitaire dont l'Algérien a besoin." Pour l'affluence du public, Messaoudi avancera le chiffre de deux millions deux cent mille (2 200 000) visiteurs au total, avec un pic enregistré le 1er novembre, avec six cent trente mille (630 000) visiteurs. Par ailleurs, 1016 éditeurs nationaux et étrangers ont pris part à cette 23e édition, exception faite pour l'éditeur iranien évoqué plus haut et "une maison d'édition algérienne qui s'est retirée", a-t-il expliqué. Aussi, plus de trois cent mille (300 000) ouvrages, tous genres confondus, ont été proposés au public cette année, tandis qu'une centaine de conférenciers a pris part aux différentes rencontres, estrades et autres activités culturelles. L'historien Gilles Manceron, le prix Nobel de littérature Mo Yan, le cinéaste et auteur Costa Gavras ou encore l'auteur Djaber Asfour figuraient parmi la centaine de noms, dont soixante-dix Algériens. Pour les chiffres toujours, le budget alloué à cette édition a été de "60 millions de dinars, soit une baisse de 25% par rapport à l'an dernier", a regretté le responsable. À noter enfin que l'invité d'honneur de la 24e édition sera "peut-être la Jordanie", tandis que l'Algérie sera en février 2019 l'invité d'honneur au Salon du livre de La Havane (Cuba). Yasmine Azzouz