Les cardiopathies congénitales de l'enfant, qui désignent par définition des anomalies liées au développement du cœur, sont désormais une réalité en Algérie. Même si des études épidémiologiques exhaustives sur la pathologie, qui était par le passé principalement pédiatrique, font encore défaut, le constat des médecins spécialistes et les statistiques de la Cnas traitant de cette pathologie montrent bien qu'il est urgent de mieux organiser et améliorer la prise en charge néonatale des cas de cardiopathies congénitales. C'est la conclusion essentielle tirée, hier, par les participants, lors de la première journée, aux travaux du séminaire international dédié au cœur de l'enfant, organisé à l'hôtel El-Aurassi à Alger. Initié par la fondation Ibni, présidée par Abdelmadjid Kerrar, ce colloque, qui prendra fin aujourd'hui, a réuni un panel de médecins de renommé mondiale, spécialistes des anomalies cardiaques qui surviennent lors de la période fœtale. L'étude analytique présentée par la directrice de l'action sanitaire à la Cnas, liée à la prise en charge des enfants souffrants, atteste de la progression continue de cette pathologie congénitale. Le Dr Merad Boudia Naïma a rappelé, ainsi, que la Caisse n'a ménagé aucun effort pour atteindre des résultats probants en termes de guérison des enfants diagnostiqués. La rapidité de l'évolution de cette maladie est confirmée par le nombre d'enfants suspectés et examinés en l'an 2000, soit 4 761, qui est passé à 169 874 cas auscultés en 2017, au Centre de la Cnas de Bousmaïl. Cette consultation est recommandée après suspicion de la maladie. Il est question, dit-on, soit de confirmer, soit d'infirmer le prédiagnostic établi. Il en ressort aussi de ce bilan des 169 874 enfants examinés que 1 989 cas confirmés ont été pris en charge, l'année dernière, par la Cnas. Le Dr Merad précisera plus loin que pas moins de 833 cas ont reçu les soins nécessaires au sein de l'établissement spécialisé de Bousmaïl, dont 307 cas ont subi des interventions chirurgicales et 586 autres cas de cathétérisme pour corriger différents types d'anomalies cardiaques. Pas moins de 1 063 cas ont été transférés vers les 23 cliniques privées conventionnées avec la Cnas, alors que 33 autres enfants ont été transférés à l'étranger. La prise en charge d'un enfant en Algérie coûte environ 900 000 Da. Le traitement d'un cas similaire à l'étranger est estimé à l'équivalent de 4,5 millions de dinars. En Algérie, il est enregistré entre 3 à 8 cas pour 1 000 naissances, selon des standards fixés par l'Organisation mondiale de la santé. À en croire le Pr Bouzid du CHU de Constantine, l'on peut faire, à défaut d'une étude épidémiologique, une estimation de l'ordre de 3 000 cas par an, si l'on tient compte de la moyenne de naissances enregistrées chaque année, soit plus de 1 million de nouveau-nés vivants par an. Hanafi H.