Les proches du nouveau patron du FLN pensent que Bouchareb n'a pas encore fini de surprendre et que tous ces titres qu'il a gagnés en un laps de temps record augurent d'un avenir encore "meilleur" pour l'homme qui était, jusqu'à un passé récent, tapi dans l'anonymat. Mouad Bouchareb est secrétaire général par intérim du parti du Front de libération nationale. Sa désignation à ce poste, après le renvoi, à brûle-pourpoint, de Djamel Ould Abbes pour des raisons de santé, selon la version officielle, défie tous les pronostics. Cette nomination intervient moins d'un mois après celle qui l'a porté au perchoir de la Chambre basse du Parlement à l'issue du bras de fer avec Saïd Bouhadja. Le député de Sétif, jamais pressenti à une telle responsabilité, occupe désormais une place de choix dans le paysage politique national. Ses proches pensent que Bouchareb n'a pas encore fini de surprendre et que tous ces titres qu'il a gagnés en un laps de temps record augurent "d'un avenir meilleur" pour l'homme qui était, jusqu'à un passé récent, tapi dans l'ombre. Donc quel avenir pour Mouad Bouchareb? Au plan partisan et en matière de carrière politique. Ses deux promotions vertigineuses, c'est le cas de le dire, seraient peut-être des signes avant-coureurs d'un destin national encore plus grand. Car, nul ne l'ignore, ceux qui l'ont placé à la tête de l'APN, puis intérimaire au secrétariat général du FLN, misent beaucoup sur lui. La façon dont Bouchareb a été porté 3e personnage de l'Etat en a surpris plus d'un. Les membres du bureau politique et ceux du comité central interrogés sur le sujet restent dubitatifs, mais défendent, néanmoins, ce choix "des hautes autorités", dans une allusion au président du parti et, néanmoins, chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Un membre du comité central et député du FLN, dont le rôle dans le débarquement de Bouhadja été salué par tous, considère que la nomination de Bouchareb "n'est qu'une manière d'apaiser les esprits au sein du FLN avant de convoquer une session du comité central qui élira un nouveau SG". Il estime, par ailleurs, que le poste d'intérimaire ne revient pas, logiquement pas à Mouad Bouchareb, compte tenu des statuts du parti, mais au membre le plus âgé, comme le stipule l'article 36. Notre interlocuteur souligne que le même article prévoit également un intérimaire pour une période ne dépassant pas les 30 jours, afin qu'il puisse préparer une session du comité central, seule instance habilitée à désigner un SG. Mais l'idée que se fait ce député de la nomination de Bouchareb n'est pas partagée par ses pairs à l'APN et aux instances dirigeantes de l'ex-parti unique. Un membre du bureau politique considère, pour sa part, que Mouad Bouchareb "est assez légitime pour prendre la tête du parti". Il en veut pour argument "la confiance et l'estime dont il jouit auprès du président de la République et président du FLN qui l'a nommé à la tête de l'APN en remplacement de Bouhadja". La lecture que font ces responsables au sein du FLN n'est pas tout à fait improvisée. "Nous savons que le SG du FLN est nommé par d'autres centres de décision et les instances du parti ne font que valider ces choix", répond un autre élu du parti, pour qui "les autorités qui ont dégommé Ould Abbes ont finalement mis trop de temps". Mais face à cette assurance dont ont fait preuve ces élus, il y a lieu de souligner que le poste de SG du FLN a toujours suscité des dissensions et des tiraillements au sein du parti. Mohamed Mouloudj