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"Des valets de la France coloniale sont dans les hautes sphères de l'Etat"
Seddik Chihab défend Ouyahia et dénonce
Publié dans Liberté le 18 - 11 - 2018

Exhortant les militants de son parti à avoir confiance en leur famille politique, le secrétaire général du RND et le président de la République, Seddik Chihab, qui reconnaît que le pays passe par une situation difficile, plaide pour la continuité afin de surmonter tous les problèmes.
Répondant aux critiques qui ont visé le Premier ministre et non moins secrétaire général du RND, le porte-parole et membre du bureau politique du parti, Seddik Chihab, qui a animé, hier, un meeting populaire au centre culturel Malek-Haddad de Constantine, a averti son auditoire quant aux amalgames distillées par "les serviteurs de la France coloniale, qui sont toujours présents dans les arcanes du pouvoir, parmi les populations et dans de hautes sphères de l'Etat".
Prudent, il absout de toute velléité hostile à l'Algérie, l'actuel Etat français et son peuple, mais désigne l'administration coloniale et ses valets, nombreux et présents, y compris à des postes de responsabilité de l'Etat algérien, laissera-t-il entendre. Seddik Chihab, qui trouve dans le propos matière à renouveler une demande de tout le peuple quant à la reconnaissance des crimes coloniaux et de la repentance de la France officielle, estime qu'Ahmed Ouyahia est visé pour son œuvre pour une Algérie révolutionnaire comme l'auraient souhaité les moudjahidine et martyrs de la guerre de Libération. "Et si l'indépendance n'a pas encore réalisé toutes les aspirations du peuple, il nous appartient aujourd'hui de militer pour la continuité et d'œuvrer pour la concrétisation du programme du président de la République qui s'inspire de la déclaration du 1er Novembre 1954", enchaîne l'orateur. Exhortant les militants de son parti à avoir confiance en leur famille politique, le secrétaire général du RND et le président de la République, Seddik Chihab, qui reconnaît que le pays passe par une situation difficile, plaide justement pour cette continuité, facteur essentiel, selon lui, pour surmonter tous les problèmes. "L'Algérie a, certes, perdu 60 à 70% de ses ressources financières en raison de la chute du prix du pétrole et vit une crise financière qui n'a pas pour origine la mauvaise gestion. La crise est mondiale et tous les pays qui ont bâti leur économie et leur développement sur la rente pétrolière sont en difficulté."
Une crise que le pays a su dépasser intelligemment, selon lui, "en recourant au financement non conventionnel auquel certains ont prédit le pire des scénarios en termes d'inflation et de répercussion sur le pouvoir d'achat des citoyens. Ceux qui ont émis des réserves préfèrent le recours aux institutions financières internationales, mais nous ne voulons pas revenir à l'expérience des années 1990. Lorsque le président de la République a donné son feu vert pour le recours à la planche à billets, il a, par la même occasion, pris ses responsabilités de manière clairvoyante à l'effet de consacrer la souveraineté du pays et de préserver l'emploi des Algériens et le caractère social de l'Etat qui est un principe sacré conformément à l'esprit de Novembre 1954". Une année après, Seddik Chihab estime que l'Algérie maîtrise tous ses indicateurs économiques. Preuve en est "la loi de finances 2019 présentée et qui n'a introduit aucune taxe nouvelle", justifie-t-il en ajoutant que ces dispositions ne sont induites par aucune échéance électorale, allusion faite à la présidentielle d'avril 2019. "Certes, nous avons certaines difficultés, mais nous aspirons au développement de notre économie et sa diversification pour l'arrimer à un niveau acceptable. Tous ces choix stratégiques et souverains participent à la cohésion sociale et à la souveraineté nationale qui demeurera inaltérable tant que les moudjahidine veillent", plaide le porte-parole du RND pour l'action du gouvernement conduit par son patron. Et de poursuivre : "L'effort de l'Etat, qui a pu assurer 4 millions de logements, découle de la volonté du président de la République qui a mené un combat pour accorder toute l'importance aux infrastructures de base, à l'eau, à l'énergie… Tout cela contribue à la stabilité qui n'a pas de prix, et c'est grâce à elle que nous avons pu réaliser tout ce nous avons entrepris et toutes ces réalisations nous permettent d'avoir confiance en l'avenir du pays."
Titillant l'opposition, celle qui appelle au changement notamment, Seddik Cihab dira que son parti est d'essence démocratique et qu'il a choisi cette voie pour accéder au pouvoir et est prêt à céder la place à n'importe quel moment et lorsque le peuple le décide. "Le changement dans l'improvisation et l'imprudence ne mène nulle part", entonnera-t-il non sans revenir sur sa vision de la stabilité qui n'est garantie "qu'à travers la continuité et, partant, notre exhortation au président de la République afin de briguer un 5e mandat et de poursuivre sur la même dynamique de construction".
Notons enfin l'appel lancé au président de la République pour se porter candidat pour un cinquième mandat consécutif, à travers un communiqué lu en fin de meeting aux noms du RND de Constantine, des organisations des moudjahidine, de leurs enfants, des fils de chahid et de l'UGTA.
Kamel Ghimouze


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