Au total, 13 incendies ont été enregistrés, dont 9 dans le Grand-Alger. Des enfants asphyxiés par la fumée ont été sauvés in extremis par les sapeurs-pompiers. Les festivités du Mawlid Ennabaoui el-Charif n'ont pas été de tout repos pour les unités de la Protection civile. Et Pour cause. Les incendies, les brûlures et les suffocations dues à la fumée des pétards ont, encore une fois, été au rendez-vous de cette fête religieuse, devenue, au fil du temps, une opportunité pour les marchands des produits pyrotechniques de s'enrichir au détriment de la sécurité et de la santé des citoyens. En effet, selon un bilan de la Direction générale de la Protection civile (DGPC), les sapeurs-pompiers sont intervenus dans plusieurs localités du pays pour l'extinction de 13 incendies qui se sont déclenchés à l'intérieur d'habitations, mais aussi aux alentours de villages où les flammes se sont prolongées jusqu'à ravager des arbres et les broussailles. "Les unités de la Protection civile ont réussi à maîtriser plusieurs incendies qui ont été signalés par les citoyens. Les flammes ont gagné des habitations entières, des balcons, des garages et des chambres", a indiqué la cellule de communication de la DGPC qui déplore, par ailleurs, plusieurs blessés. Selon la même source, ces unités ont réussi à éteindre neuf incendies dans le Grand-Alger, notamment à Bordj El-Bahri, aux Eucalyptus, à Kouba, à Baraki, à El-Makaria, à El-Achour (Draria) et à Bab El-Oued. Malgré l'intervention rapide des sapeurs-pompiers déployés dans le cadre des unités mobiles, les accès aux habitations et à certaines cités AADL ont été rendues difficile à cause du stationnement anarchique des automobilistes. Cet état de fait a aggravé la situation. C'est le cas à la cité AADL de Sebala (des 1 839-Logements), à El-Achour, où les pompiers ont eu de la peine à venir à bout d'un incendie déclenché au troisième étage d'une tour. À El-Makaria, à Bab El-Oued, à Bordj El-Kiffan et à Rouiba, plusieurs personnes, dont des enfants, ont été incommodées par la fumée. Les victimes ont été secourues sur les lieux du sinistre par les sapeurs-pompiers. À la cité AADL Les Bananiers (Mohamadia), les explosions de pétards ont failli provoquer des dégâts, n'était l'intervention des sapeurs-pompiers qui ont réussi à éteindre un incendie qui a touché les bacs à ordures, alors qu'à la cité El-Makaria, une personne a subi des brûlures légères à cause des jets intempestifs de pétards par des jeunes en furie. Dans la wilaya de Guelma, la Protection civile a enregistré deux incendie dans des habitations de la commune de Nechmaya et au centre-ville de Guelma. Idem dans la wilaya de Blida où deux incendies ont ravagé un bus de transport de voyageurs et un véhicule à la commune de Bouinan. Les détonations de pétards, notamment les gros de types "bombe", se sont poursuivies durant toute la soirée. À l'intérieur des quartiers, comme sur les grandes artères de la capitale, les jeunes se sont adonnés à des échanges semblables aux batailles rangées. Fort heureusement, les averses de pluie ont atténué l'effet des explosions des pétards. Du reste, malgré les saisies astronomiques annoncées par les services de sécurité et des Douanes algériennes, les marchands des produits pyrotechniques, prohibés par la loi, ont réussi à inonder les marchés algériens. Formellement interdits par la législation algérienne, les pétards, un marché juteux qui se chiffre en milliards, ont encore de beaux jours dans notre pays. FARID BELGACEM