Le rythme de mobilisation de cette nouvelle structure dépendra de l'échéance à laquelle est prévue le congrès extraordinaire. Les choses s'accélèrent au FLN. L'instance dirigeante du parti, créée ex nihilo dimanche, a décidé d'installer, jeudi, l'instance exécutive, apprend-on de bonne source. Cette dernière se chargera de mettre en application les recommandations et les orientations de l'instance dirigeante, coordonnée, faut-il le rappeler, par le tout fraîchement intronisé président de l'APN, Mouad Bouchareb. L'instance exécutive, qui sera composée de cadres du parti, puisés essentiellement du comité central, désormais dissous, mais aussi cooptés parmi les animateurs les plus en vue des différents mouvements de redressement qu'a connus le FLN, se mettra au travail dès la semaine prochaine, ajoute notre source. Ses membres, est-il encore précisé, se déploieront sur les 48 wilayas, avec comme lettre de mission de faire adhérer les récalcitrants aux changements intervenus au sein du parti, mais aussi de préparer déjà le futur rendez-vous organique, le congrès extraordinaire. Au passage, les membres de l'instance exécutive travailleront à la mobilisation des élus du parti pour les élections sénatoriales de fin décembre. Une tâche également ardue, puisque, avec ce que vit le FLN, aujourd'hui sans direction légitime et sans aucune structure élue, le collège des grands électeurs du parti pourrait s'illustrer dans des comportements qui nuiraient aux ambitions électorales (représentation au Conseil de la nation) de l'appareil de Bouchareb. L'on sait que dans beaucoup de wilayas, il sera difficile pour la nouvelle équipe dirigeante du FLN d'instaurer la discipline. Ce qui ne surprendrait pas, tant est que peu de militants au FLN savent vraiment en quoi consiste la nouvelle feuille de route du parti. Selon notre source, la nouvelle perspective dessinée pour le FLN est connue du seul "cabinet noir", du moins ainsi désigne-t-elle les artisans de ce chamboulement spectaculaire opéré au sein d'un parti qui a inventé "le coup d'Etat scientifique". Cela étant, le rythme de mobilisation de l'instance exécutive du FLN dépendra de l'échéance à laquelle est prévu le congrès extraordinaire. Si le rendez-vous est proche, son activité sera forcément intense. Elle sera d'autant plus dense si la reconfiguration organique devrait intervenir avant l'élection présidentielle d'avril 2019. Ce qui reste possible, même si la plupart des observateurs de la scène politique nationale pensent que l'échéance sera décalée pour après l'élection présidentielle. Si le congrès extraordinaire est repoussé pour après l'élection présidentielle, cela voudra dire que le FLN vivra 2019 avec une structure de direction provisoire. Autrement dit, il ne pèsera pas sur les événements avec le même poids avec lequel il l'aurait fait s'il avait ses structures légitimes. Aussi, si d'aventure Bouteflika venait à opter pour une retraite politique, il est fort peu probable que le FLN puisse faire valoir une candidature de substitution. Le FLN, qui, d'ici à 2019, serait toujours au stade d'appareil sans autres structures que l'instance dirigeante et l'instance exécutive, aurait moins de capacité de résistance à une candidature adoubée par le système, laquelle pourrait se recruter dans une chapelle partisane rivale. Que ce soit en avril prochain, si Bouteflika ne se représente pas, ou, plus tard, lorsque sonnera le moment de succession qui pourrait intervenir, pour une raison ou une autre, avant le terme du mandat prochain. Sofiane Ait Iflis