Le prix du meilleur court métrage a été décerné mardi à deux réalisateurs en herbe, en l'occurrence Imad Adjati et Mustapha Cherbal, pour leurs œuvres respectives Damnation obscure et Le message, lors de la première édition des Journées nationales du court métrage amateur de Bouira. Pour les jeunes lauréats, ce prix est l'aboutissement d'un long travail et surtout le fruit d'une passion dévorante pour le cinéma. "Nous sommes très heureux et fiers d'avoir remporté ce prix, car nous le considérons comme une marque de reconnaissance et surtout d'encouragement afin d'aller encore de l'avant", ont-ils déclaré. La directrice de la maison de la culture Ali-Zaâmoum de Bouira s'est quant à elle félicitée du bon déroulement de cette première édition, un bon argument, selon elle, afin de demander son institutionnalisation auprès du ministère de la Culture. Lors de cet évènement, lequel s'est étalé sur deux jours (26-27 novembre), 23 courts métrages, allant d'une à 29 minutes, ont été projetés. Douze wilayas ont pris part à cet évènement, dont l'objectif selon ses initiateurs est d'encourager notamment les échanges de connaissances dans le domaine du 7e art, entre les différents acteurs et réalisateurs. En effet, de jeunes cinéastes amateurs de Relizane, Sétif, Alger, Oran, Annaba, Souk Ahras, Bouira… ont présenté leurs films au public, à la salle de la Maison de la culture de la wilaya. Selon les détails fournis par Mme Cherbi, un jury composé de professionnels du court métrage, présidé par la scénariste Mme Houria Khider, a procédé à la sélection. "Le choix fut très difficile, car nous avions des œuvres de qualité", dira Mme Khider, qui s'est dite ravie de participer à un tel évènement. Pour Takie Eddine Belkaid-Belilli, un jeune cinéaste de Bouira et réalisateur du court métrage Cri d'un toxicomane, cette manifestation culturelle a été une "parfaite réussite". "La directrice de la Maison de la culture de Bouira nous a offert des conditions optimales pour faire découvrir nos œuvres et faire connaître ce genre cinématographique à un large public", a-t-il souligné. Selon ce réalisateur et non moins scénariste en herbe, les jeunes Algériens ont du "talent à revendre", pour peu que les pouvoirs publics les laissent travailler. Ce sentiment est également partagé par la plupart des cinéastes interrogés, à l'image de Youcef Ben Tays, réalisateur de The rehab, lauréat du prix spécial du jury. "Nous sommes dans une société cadenassée, où les talents sont marginalisés. Nos œuvres sont un message et un signe fort pour ceux qui nous sous-estiment et qui tentent de nous décourager : on ira jusqu'au bout de nos rêves !", a-t-il lancé d'un ton ferme. Lors de cette cérémonie de clôture, un vibrant hommage a été rendu au réalisateur Larbi Rachid. Une icône s'il en est du court métrage, connu et reconnu notamment pour El-Maâssara réalisé en 1986 et par lequel il a été distingué. RAMDANE BOURAHLA