La rencontre gouvernement-walis, qui a clôturé ses travaux jeudi à Alger, était une occasion pour les pouvoirs publics de revenir sur le projet de la décentralisation, devenu, depuis quelques années, un des leitmotivs de l'administration. C'est ainsi que le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, a évoqué, lors d'un point de presse, les grands axes du projet en mettant en avant "le renforcement des prérogatives des walis" et, partant, "de celles des élus locaux". Dans sa plaidoirie, le ministre de l'Intérieur a explicité les grandes lignes contenues dans les recommandations de la rencontre, avec en prime un retour sur les différents projets de loi relatifs aux découpages administratifs et aux collectivités territoriales. Concernant le projet de loi sur les collectivités territoriales, le ministre a indiqué qu'il "a connu un progrès et se trouve actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement en attendant de le soumettre prochainement au Conseil du gouvernement, puis au Conseil des ministres". Le ministre a estimé que "le projet vise la promotion du développement local", avec comme toile de fond l'autonomisation de la gestion locale dans plusieurs domaines. Le ministre a également précisé que la mise sur pied de nouvelles wilayas déléguées "ne signifie pas un nouveau découpage administratif", mais impose l'élargissement des prérogatives des walis-délégués, afin d'alléger le processus de prise de décision en réponse aux préoccupations des citoyens. Toujours à propos de la gestion des collectivités, le ministre a souligné qu'une réflexion est engagée au niveau de son département pour une réorganisation adaptée aux nouveaux centres urbains. "Nous sommes en train de réfléchir sur l'organisation la plus adaptée à la prise en charge des préoccupations des citoyens au niveau des grands centres urbains, notamment au niveau des wilayas d'Oran et de Constantine", a dit le ministre, précisant qu'il s'agit d'une "réorganisation qui va nous permettre de soumettre au gouvernement la création de circonscriptions administratives au niveau de ces deux grands pôles urbains, faisant remarquer que certaines nouvelles villes construites ces dernières années ne disposent pas d'une administration et de pouvoirs publics à la mesure de leur taille démographique. Interrogé sur le plan spécial wilayas du Sud et celles des Hauts-Plateaux, le ministre a indiqué qu'"il sera procédé au renforcement du développement local par des programmes spéciaux de rattrapage décidés par le président de la République au profit de ces régions", annonçant que "lesdits programmes seront mis en œuvre à partir de l'année 2019, selon un programme de réalisation défini, ce qui permettra de remédier aux dysfonctionnements". Il a ajouté qu'un intérêt est accordé aux zones frontalières et il se traduit par la mise en place de plans d'action spéciaux pour leur développement et la création de nouveaux postes de travail à travers le financement par la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales de nombreux programmes communaux relevant de 12 wilayas frontalières d'une enveloppe financière de 4,4 milliards de dinars, en plus des plans communaux de développement. Pour leur part, les ministres participant à la rencontre gouvernement-walis ont salué l'option de la gestion décentralisée qui sera concrétisée une fois la loi sur les collectivités locales amendée, affirmant leur disponibilité à concrétiser ce modèle de gestion. M. Mouloudj