Un haut responsable de l'ONU a averti hier que le Yémen était au bord d'une "catastrophe majeure", lors d'une mission dans ce pays en guerre, menacé par la famine. Mark Lowcock, secrétaire général adjoint pour les affaires humanitaires de l'ONU, s'est rendu à Sanaa, la capitale yéménite aux mains des Houthis, et à Aden, la grande ville du sud du pays où siège pour le moment le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par l'Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe et quelques capitales occidentales. "Le Yémen est au bord d'une catastrophe majeure", a-t-il dit dans un communiqué publié au terme de sa mission, en ajoutant que la situation humanitaire s'était détériorée depuis son dernier séjour au Yémen, en octobre 2017. "Mais il n'est pas trop tard", a-t-il tenu à souligner en réclamant de nouvelles aides humanitaires pour l'année 2019. Selon lui, "le Yémen est le théâtre de la plus large opération humanitaire au monde, mais en 2019 celle-ci doit encore être plus importante". Les donateurs ont fourni en 2018 2,3 milliards de dollars pour le plan d'aide, soit 80% des besoins du pays. Il y a davantage de cas de malnutrition en raison du conflit et de la crise économique. "À Aden, j'ai vu des enfants émaciés si mal nourris qu'ils pouvaient à peine ouvrir leurs yeux. L'aide humanitaire aide beaucoup de ses enfants à se remettre", a poursuivi le responsable de l'ONU. La guerre au Yémen, entre le pouvoir aidé militairement par les alliés saoudiens et émiratis et les houthis soutenus par l'Iran, a fait quelque 10 000 morts depuis 2015, selon l'ONU.