Le film Ben M'hidi est définitivement censuré par le gouvernement algérien. Cette affirmation a été postée hier par le réalisateur du film controversé, Bachir Derraïs, sur son compte facebook . Cette décision a été prise, après visionnage du film, par le ministère des Moudjahidine en début de cette semaine. Elle fait suite aussi à une vive polémique qui a opposé, depuis le mois de septembre, le réalisateur au ministère de la Culture, à travers la commission de visionnage du ministère des Moudjahidine. Cela tranche nettement avec le ton qui a été adopté après la réunion, le 13 septembre dernier, du réalisateur du film Ben M'hidi et ses proches collaborateurs avec les membres de la commission de voisinage du ministère des Moudjahidine, ainsi que les principaux cadres. Bachir Derraïs a indiqué que lui et son équipe n'ont accordé aucune concession à leur vis-a-vis. "Nous n'avons fait aucune concession sur les séquences à couper", a-t-il fait remarqué, avant d'ajouter : "Nous avons été attentifs et très coopératifs sur les petites erreurs de dates et de quelques petites références historiques qui ont glissé par erreur, que nous avons déjà corrigées dans la nouvelle version que nous allons visionner tous ensemble dimanche prochain. Quant aux scènes qui dérangent, ils ont reconnu leur véracité historique, et j'ose espérer les convaincre de les accepter telles quelles. Car je ne fais aucune concession comme je l'ai toujours déclaré et aucune scène n'a été coupée." Après avoir martelé "je répète, aucune scène n'a été coupée", Bachir Derraïs s'est dit optimiste quant à l'issue du bras de fer avec le ministère des Moudjahidine. Cet optimisme, Bachir Derraïs l'a réitéré lors d'une interview accordée à Liberté, où il a affirmé que lors de cette rencontre avec les membres de cette commission, les deux parties sont tombées d'accord sur 95% des points discutés. "En fait, j'ai pris conscience qu'ils ne sont pas des spécialistes du cinéma, j'ai joué au pédagogue, et ce, en expliquant la part de l'auteur, la part de l'histoire et celle de la création dans une œuvre cinématographique", a-t-il encore affirmé, en précisant qu'après les nombreuses séances, les 45 réserves émises sur 45 séquences sont devenues des observations et que 80% des discussions ont tourné autour du côté artistique. Parmi les reproches de la commission, le réalisateur cite le fait de "ne pas avoir mis l'accent sur la vie et le parcours de Larbi Ben M'hidi", "le côté politique de ce biopic prend plus de place que le volet de la lutte armée", en sus d'avoir évoqué "les désaccords entre les chefs historiques du Front de libération nationale (FLN)". A. R. [email protected]