Lors d'une conférence animée samedi dernier à Béjaïa, Chakib Khelil, l'ancien ministre de l'Energie et des Mines de Bouteflika, a appelé à la création d'"un climat des affaires qui corresponde aux attentes des investisseurs". Interrogé sur les blocages que connaissent les projets du groupe Cevital, M. Khelil a répondu qu'il défendait "tous les investisseurs, dont Cevital", ajoutant que "nul n'a le droit d'entraver des projets d'investissements dans le pays". À bon entendeur, salut... Mais cette prise de position, plutôt favorable à Cevital, n'est pas sans rappeler celle d'un certain Ahmed Ouyahia lorsqu'il s'exprimait, dans cette même ville de Béjaïa, alors qu'il était en campagne électorale pour les législatives de mai 2017. Devenu Premier ministre, M. Ouyahia semble avoir oublié ses propos sur "le traitement anormal réservé au plus grand investisseur d'Afrique". Ce n'est donc pas faire un faux procès à Chakib Khelil que de s'interroger sur la position qu'il aurait adoptée s'il était encore aux affaires. C'est qu'en dehors des sphères officielles du régime, tous s'accordent à dire que Cevital fait face à un complot concerté. Quand Chakib Khelil soutient Cevital publiquement, gageons qu'il n'y a aucun argument pour soutenir, ni même ignorer cette réalité amère qu'est l'acharnement de la "main invisible" qui use et abuse de ses pouvoirs indus pour nuire à Cevital, quitte à ruiner l'économie nationale. Cela n'enlève rien au mérite de cet ancien ministre de Bouteflika qui rappelle ainsi que le chef de l'Etat n'aurait sans doute pas laissé faire "la main invisible". S. C.