Pour cette édition du Fica dédié au film engagé, ces réalisateurs se sont distingués respectivement avec leurs films I am not your negro et L'autre côté de l'espoir. L'Algérie a remporté le prix du public grâce au long métrage La voix des anges de Kamel Iaïche. Les cinéphiles, les professionnels et les artistes ont assisté, samedi, à la dernière soirée du 9e Fica (Festival international du cinéma d'Alger). Cet évènement dédié au film engagé, dont les thématiques sont portées sur des messages fort humanistes, qui donnent à réfléchir sur les sociétés d'aujourd'hui, a été inscrit pour cette édition sur la question migratoire. Après une semaine, soit du 1er au 8 décembre, le public a assisté à différentes projections, entre longs métrages fiction et documentaires et courts métrages. Pour la dernière du Fica, la clôture a été consacrée, comme le veut la coutume, à la traditionnelle remise des prix, dans les catégories fiction et documentaire. Présidé par l'universitaire Nabil Boudraa, le jury composé d'André Gazut, Kamel Mekesser, Safy Boutella et Yamina Chouikh a décerné à l'"unanimité" le "grand prix" à Aki Kaurismaki pour sa fiction L'autre côté de l'espoir, car cette œuvre a "impressionné par sa dimension humaniste et engagée. Ce film a su traiter avec brio le thème de l'immigration, sujet actuel ô combien sensible, avec un jeu d'acteurs remarquable, une lumière magnifique et un décor très fidèle", ont-ils soutenu. Et de poursuivre : "C'est un film sincère, à travers lequel on voit que tout n'est pas perdu du côté de l'espoir." Ce film finlandais, ayant obtenu l'ours d'argent du meilleur réalisateur à la Berlinale de 2017, relate l'histoire de Khaled, un réfugié syrien qui traverse l'Europe à la recherche de sa sœur Miriam, avant de s'installer en Finlande. Concernant le "prix spécial du jury", il a été attribué à Gérard Mordillat pour Mélancolie ouvrière, qui a "marqué" les esprits par "sa force d'engagement et par sa qualité cinématographique". Inspiré de faits réels, le film relate le combat de Lucie Baud, première syndicaliste dans le milieu des femmes ouvrières en France durant le 19e siècle. Enfin, le "prix du public" est revenu en ex aequo à Wajib (Palestine) d'Anne-Marie Jacir et à La voix des anges (Algérie) de Kamel Iaïche. La section documentaire, présidée par le cinéaste Ousmane William Mbaye, a remis le "grand prix" à I am not your negro de Raoul Peck, car "c'est un film immense qui touche toutes les générations et tous les publics", a indiqué le jury. Quant au "prix spécial", il est revenu au film Free Men (Suisse) d'Anne-Frédérique Widmann qui, par ses "plans larges, ses travellings, la présence sonore, son point de vue esthétique, le discours joyeux et créatif des personnages, traduit la volonté de vaincre la mort par la création et l'amour, en hommes libres". Pour cette catégorie, le jury a décidé de remettre une mention spéciale au docu True Warriors (Allemagne) de Ronja Von Wurmb-Seibel et Niklas Schenck, car il a su "nous émouvoir en montrant que la culture triomphe toujours de l'obscurantisme et de la violence". Enfin, le "prix du public" a été également décerné en ex aequo à Libre (France) de Michel Toesca et Les enfants du hasard (Belgique) de Thierry Michel et Pascal Colson. Aussi, la surprise de cette édition, la naissance d'un nouveau prix, celui de la "Médaille Gandhi", décerné par le Conseil international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle (une organisation affiliée à l'Unesco) au documentaire Les enfants du hasard, qui, selon la représentante du CICT, porte "les valeurs défendues par l'Unesco, notamment l'importance de l'éducation". Outre les distinctions, la cérémonie s'est poursuivie avec un hommage au réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun, qui s'est vu offrir un imzad, avant la projection de son dernier film Une saison en France. À noter qu'exceptionnellement cette année, le Fica devait se poursuivre hier, avec la projection de trois films en hors compétition. H. M.