Du 1er au 8 décembre, le nombreux public a pu découvrir une programmation des plus riches. Dix-sept films étaient en compétition cette année, dont 9 documentaires et 8 fictions. Ainsi, après une compétition des plus serrées, les présidents des jurys des différentes catégories – dont le cinéaste sénégalais Ousmane William Mbaye, et l'universitaire Nabil Boudraa – se sont prononcés sur le palmarès. Le Grand Prix du 9e Fica est revenu au long métrage de fiction L'autre côté de l'espoir du réalisateur et finlandais Aki Kaurismaki et au film documentaire I am not your negro du Haïtien Raoul Peck. Le jury de la catégorie longs métrages de fiction a décerné le Prix spécial au film Mélancolie ouvrière, du réalisateur français Gérard Mordillat. Le Prix spécial du jury documentaires est allé au film Free Men d'Anne- Frédérique Widmann. La mention spéciale a été attribuée au film documentaire True Warriors de Ronja Von Wurmb-Seibel et Niklas. Le prix du public dans la catégorie documentaires a été décerné ex aequo au film Libre de Michel Toesca et Les enfants du hasard de Thierry Michel et de Pascal Colson. Le prix du public catégorie fiction est revenu également ex aequo à Wajib, d'Anne-Marie Jacir et à la La voix des anges de Kamel Laîche. Place ensuite à la remise de la médaille Ghandi par Lola Poggi Goujon, secrétaire générale du Conseil international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle (CICT) au film belge Les enfants du hasard, réalisés par Thierry Michel et Pascal Colson. Cette dernière a rappelé que le CICT est partenaire du Fica et que le film récompensé est la transcription des valeurs défendues par l'Unesco et de l'importance de l'éducation. La cérémonie de clôture s'est poursuivie par un hommage rendu au parcours du talentueux cinéaste engagé tchadien Mahamat Saleh Haroun. Pour rappel, il a été récemment ministre du Développement touristique de la culture et de l'Artisanat du Tchad. Ainsi, le cinéaste s'est vu remettre une attestation honorifique, un imzad et un beau livre sur ce même instrument, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité. L'heureux récipiendaire de ces prix symboliques s'est dit touché par un tel geste. «C'est, dit-il, le plus beau prix que je n'ai jamais eu. J'en ai reçu des prix durant ma carrière mais pas comme celui-ci. Nous sommes nombreux à porter votre pays dans notre cœur.» Comme le veut la tradition, la commissaire du Fica, Zehira Yahi, a annoncé officiellement la clôture de la manifestation en ne manquant pas de faire un remarquable discours dans lequel elle a déclaré : «Voilà venu ce moment que nous aimons et détestons à la fois. Nous le détestons parce qu'il met fin à notre fête du cinéma – celle des images, des sons, des émotions et des idées – à notre rencontre, à nos partages… Mais nous l'aimons aussi, ce moment, car il nous permet de constater que nous avons partagé un sentiment de communion autour du septième art… Nous avons placé cette neuvième édition sous la lumière de la magnifique notion de dignité. Parce que les films programmés l'expriment d'une manière ou d'une autre. Parce que c'est une valeur historique du peuple algérien.» Le rideau de cette soirée de clôture s'est refermé par la projection du long métrage de fiction Une saison en France réalisé par Mahamat-Saleh Haroun. Ce film d'une durée de 1,40 heure revient sur l'histoire du professeur de français Abbès, lequel a fui la guerre en Centrafrique pour bâtir une nouvelle vie en France. En attendant d'obtenir son statut de réfugié qu'il n'aura jamais, il s'organise en scolarisant ses enfants et en travaillant sur un marché où il rencontre Carole. Une histoire poignante qui ne laisse pas insensible le cinéphile.