L'importante mobilisation intervient au moment où les forces de l'ordre sont déjà grandement mises à contribution en raison de la crise des "gilets jaunes". L'attaque terroriste qui a ciblé un marché de Noël dans la nuit de mardi à mercredi à Strasbourg (centre-est de la France) a fait 3 morts et 13 blessés, dont un en état de mort cérébrale, selon le dernier bilan, alors que les services de sécurité sont à la recherche de son auteur répondant au nom de Chérif C., né le 24 février 1989 dans la même ville frontalière avec l'Allemagne, où il a déjà été emprisonné plusieurs fois. Six blessés étaient hier en état d'urgence absolue, a rapporté la presse locale. Selon des témoins, l'assaillant a crié "Allah Akbar", en tirant sur la foule, avant de prendre la fuite. Mais selon le chauffeur de taxi qu'il a forcé de le transporter, l'auteur de l'attaque a été blessé par balle par les militaires qui sécurisaient le marché. Mardi matin, il devait être interpellé par les gendarmes dans le cadre d'une enquête de droit commun, mais il a échappé à cette arrestation, selon une source proche du dossier. "Sur le marché de Noël de Strasbourg, qui accueille 2 millions de visiteurs par an, l'assaillant a ouvert le feu à plusieurs reprises avec une arme de poing et utilisé un couteau", a déclaré hier matin le chef du parquet antiterroriste, Rémy Heitz, lors d'un point de presse, confirmant l'information selon laquelle "l'homme était très connu de la justice, pour des faits de droit commun, principalement des vols et violences. Il a été condamné à 27 reprises en France, mais aussi en Allemagne et en Suisse, et incarcéré plusieurs fois", a-t-il dit. "En prison, il s'est radicalisé et a eu une "attitude prosélyte" en 2015, ce qui lui a valu d'être inscrit sur le Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT)", a précisé le procureur lors d'une conférence de presse à Strasbourg. "Au regard du lieu ciblé, du mode opératoire employé par l'assaillant, de son profil et des témoignages recueillis auprès de ceux qui l'ont entendu crier "Allah Akbar", la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie des faits", a-t-il expliqué encore. Plus de 600 policiers et gendarmes sont mobilisés pour tenter de retrouver l'assaillant. "Il ne peut être exclu qu'il soit passé en Allemagne", a averti le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nuñez, ajoutant qu'un "bouclage des frontières a été assuré". L'importante mobilisation intervient au moment où les forces de l'ordre sont déjà grandement mises à contribution en raison de la crise des "gilets jaunes", dont les dernières manifestations ont été émaillées de violences. Les appels se sont multipliés pour que les "gilets jaunes" renoncent à une nouvelle manifestation, samedi à Paris. Pour rappel, les autorités ont levé le niveau d'alerte du plan Vigipirate à son maximum, c'est-à-dire à "urgence attentat" dans toute la France. Lyès Menacer/Agences