Fin de la cavale de Cherif Chekkat, un Français de 29 ans, qui avait tué au moins 3 personnes et blessant 13 autres, dont le pronostic vital est engagé pour certaines, mardi soir, près du marché de Noël à Strasbrourg. Après d'intenses recherches et le déploiement de moyens importants, il a été tué, jeudi, aux environs de 21h, par des policiers à la rue de Lazaret du quartier du Neudorf, à Strasbourg. Pendant 48 heures, la France, une partie de l'Allemagne et la région de Strasbourg en particulier ont vécu au rythme d'une implacable chasse à l'homme. La hantise des actes terroristes refait surface, ce que le gouvernement français a tenté d'exploiter en demandant un répit dans le mouvement de protestation des «Gilets jaunes». Mais, la fusillade de mardi, au marché de Noël, à Strasbourg, a ravivé les craintes d'autres actes terroristes, en France à la veille des fêtes de fin d'année. L'homme, fiché 'S'' par les services de Sécurité français, n'est pas connu pourtant comme étant lié à des cellules djihadistes françaises, mais comme étant un délinquant notoire, qui a fait à plusieurs reprises, de la prison, en France et en Allemagne pour des délits de droit commun, comme le vol ou des agressions par armes blanches. Dans ses comptes-rendus, la presse française aurait touché du doigt une des raisons de l'accès de colère, d'un accès subit de démence, ou du passage à l'acte d'un terroriste dormant, de Cherif Chekkat. «Il semble désormais acquis que la perquisition, menée dans l'appartement occupé par Chekatt, le matin même de la tuerie a déclenché - ou précipité - son attaque», écrit Le Parisien' dans son édition de vendredi, qui parle d' «une opération menée par les gendarmes dans le cadre d'une enquête sur une expédition punitive, le 21 août à Eckbolsheim (Bas-Rhin).» Cette opération des gendarmes français venus arrêter Chekkat le jour même de la tuerie du marché de Noël faisait suite à une rixe à laquelle il avait participé avec 3 autres complices (Elias B., Karim L. et Henni B.) et au cours de laquelle il avait blessé 2 «rivaux». Les trois complices de Chekkat ont été mis en examen et écroués, jeudi, et «selon une source proche du dossier, les auditions ont révélé que le quatuor préparait un braquage et non un attentat», explique Le Parisien'. Les gendarmes ne le trouvent pas mardi matin à son domicile pour les perquisitions, et, prévenu de l'arrivée des gendarmes, il reste dans les environs de Strasbourg. Ce n'est que le soir qu'il prend la décision de l'attaque : il arrive, seul, juste avant la fermeture du marché de Noël, vers 19h50. Là, il tire sur les personnes présentes, provoquant une réelle panique parmi les commerçants et les personnes présentes pour les achats de Noël. Immédiatement, les recherches sont déclenchées, des fusillades éclatent et Chekkat aurait été blessé par un policier, mais a réussi à prendre la fuite. Les recherches s'organisent et s'étendent vers les villes allemandes voisines, alors que les contrôles aux frontières sont rétablis avec la fouille systématique des véhicules. La ville de Strasbourg et sa proche banlieue sont, pratiquement, bouclées, alors que les enquêteurs fouillent dans le passé de délinquant de Chekkat, où ils trouvent qu'il a été fiché 'S'', car il se serait radicalisé entre temps, en prison. Mais, aucune preuve concrète de sa radicalisation n'a été trouvée par les enquêteurs, lors de la perquisition de son domicile, mercredi et jeudi, hormis des versets du Coran. «Au ministère de l'Intérieur, quelques minutes après le dénouement, on assurait qu'aucune cellule terroriste autour de Chekatt n'avait été détectée», affirme par ailleurs Le Parisien', qui cite un haut fonctionnaire selon lequel «lorsque ce type de profils bascule, ils finit par se retrouver isolé et sans soutien logistique.» Par contre, le même quotidien français annonce que le frère de Chekkat, Sami, âgé de 34 ans, aurait été interpellé en Algérie dans le cadre d'un mandat de recherche pour association de malfaiteurs terroriste. Sami Chekkat, fiché S, était sous le coup d'un mandat de recherche pour association de malfaiteurs terroriste, lancé par les services de Sécurité français après l'attentat de mardi à Strasbourg. Il avait quitté la France bien avant l'attaque du marché de Noël, et les enquêteurs veulent savoir s'il était au courant du projet de son frère et s'il a pu y participer en apportant un éventuel soutien logistique. Tué alors qu'il errait la nuit Juste après la fusillade au marché de Noël de Strasbourg, les parents de Cherif Chekkat, le père, la mère et deux de ses frères, ont été placés en garde à vue. Deux sœurs ont, par ailleurs, été entendues, jeudi à Paris, en audition libre par des enquêteurs et des perquisitions ont été menées en région parisienne, selon des sources judiciaires. Le lendemain de la fusillade, mercredi, une cinquième personne avait été interpellée et placée en garde à vue: il s'agit d'un ami de Chekatt, soupçonné de l'avoir contacté, la veille de son passage à l'acte. Dans la soirée de jeudi, le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, arrivé quelques heures plus tôt, dans la capitale alsacienne, a confirmé que Cherif Chekatt, 29 ans, avait été «neutralisé» par des hommes de la Brigade spécialisée de terrain' (BSP) de la ville. Il a expliqué à la presse qu' «un équipage de la BSP composé de 3 policiers a aperçu à 21h «un individu qui déambulait sur la voie publique» dans une rue du quartier de Neudorf. «Cet individu correspondait au signalement de la personne recherchée depuis mardi soir. Ils l'ont interpellé et au moment de cette interpellation pour l'arrêter, ce dernier s'est retourné, faisant face aux fonctionnaires de police en tirant. Ils ont alors immédiatement riposté et ont neutralisé l'assaillant.» Un peu plus tard dans la soirée de jeudi, le parquet de Paris a annoncé que les investigations avaient permis «d'identifier formellement» Cherif Chekatt. Par ailleurs, Daech a affirmé dans la journée de jeudi que l'assaillant du marché de Noël à Strasbourg avait répondu «à des appels à cibler des citoyens des pays de la coalition» internationale au Moyen-Orient. Pour autant, Cherif Chekatt, un délinquant multirécidiviste et violent dont la radicalisation présumée a été détectée en prison, n'a pas montré jusque-là de velléité de passer à l'acte. L'Agence Reuters' rapporte que, selon le procureur de la République de Paris, des témoins l'ont entendu crier «Allah Akbar !», juste avant de tirer sur les passants, mardi soir, dans un quartier commerçant de la ville de Strasbourg.