La crainte de subir des attentats terroristes en période de Noël en France s'est réveillée mardi soir à Strasbourg. Deux personnes (un Français et un touriste thaïlandais) ont été tuées par un jeune assaillant à bout portant. Douze autres ont été blessées, dont six sont dans un état critique. Un malheur ne vient jamais seul, dit-on. Après l'ambiance quasi insurrectionnelle imposée par les «gilets jaunes», la ville de Strasbourg (est de la France) a été le théâtre, mardi soir, d'une attaque qui ressemble à bien des égards à un acte terroriste perpétré par un jeune de 29 ans. Cherif Cheikhat a visé le marché traditionnel de Noël, faisant deux morts et douze blessés, dont six dans un état grave. Les forces de police ont continué, tout au long de la journée d'hier, à rechercher le jeune homme. Il aurait dû être arrêté mardi dans la nuit lors d'une perquisition effectuée à son domicile, mais il ne s'y trouvait pas. Connu des services de police, le jeune Cherif, né en France, a été condamné plusieurs fois pour des faits de droit commun, en majorité des vols. En 2017, il a été emprisonné en Allemagne pour des actes similaires avant d'être expulsé vers la France. Fiché S, après un passage en prison de 2013 à 2015, au cours duquel il avait attiré l'attention des services de renseignement français pour des violences, la radicalisation de sa pratique religieuse et son prosélytisme, il était suivi de manière assez sérieuse, selon le secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur français, Laurent Nuñez. «Même s'il était considéré comme faisant partie des radicalisés religieux qu'il fallait suivre à tout prix, ce jeune homme n'a jamais été connu, pour autant, pour des délits liés au terrorisme», a précisé M. Nuñez. Depuis mardi soir, la ville de Strasbourg, réputée pour son marché de Noël qui accueille des millions de visiteurs, est transformée en «bunker». Tous les passages vers l'Allemagne voisine ont été fermés. Des hélicoptères tourbillonnent dans le ciel à la recherche de la moindre trace, tandis qu'une chasse à l'homme a été lancée dans tous les quartiers de la ville et les banlieues proches. Lors d'une conférence de presse tenue hier à l'Hôtel de la Ville, le maire de Strasbourg, Roland Tries, s'est demandé comment «le terroriste a pu échapper aux contrôles», assurant que «le marché de Noël sera rouvert aujourd'hui afin de permettre aux visiteurs de continuer leurs emplettes de fin d'année». Arrivé sur place juste après l'attaque terroriste, le ministre de l'Intérieur français, Christophe Castaner, a indiqué que «le présumé terroriste s'est confronté par deux fois aux forces de l'ordre mardi entre 20h et 21h, avec systématiquement des échanges de tirs». Malgré le quadrillage de la ville, l'assaillant, qui semble bien connaître les coins et recoins de la ville de Strasbourg, a réussi à s'enfuir. Sans doute bénéficie-t-il de complicités ? L'enquête le dira….