Le résident du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, s'enlise dans la contradiction à chaque fois qu'il tente d'expliciter son offre de report de l'élection présidentielle. Après son appel à la tenue d'une conférence de consensus et qui a essuyé un refus de non-recevoir de la part de la classe politique, il a essayé, quelque temps après, un autre habillage à son projet pour en faire une proposition de report de l'élection présidentielle. L'initiative de Makri dévoile, désormais, ses véritables tenants : prolonger le mandat de Bouteflika, sans recourir aux urnes. En effet, dans un tweet en fin de semaine, Makri a expliqué que son projet pourrait se faire même sans Bouteflika. Autrement dit, pour le leader du MSP, fondamentalement, l'année de transition proposée doit s'accomplir avec le chef de l'Etat sortant. Nonobstant les péripéties dans lesquelles le chef de l'ex-Hamas semble se perdre au cours des dernières semaines concernant son initiative, des faits nouveaux viennent écorcher le projet de report de l'élection présidentielle du peu de crédibilité qu'il a eu. Le premier étant d'ordre légal, car, le projet tel que présenté n'est conforme à aucun texte de loi. Les situations, qui pourraient, le cas échéant, le justifier, relèveraient d'une force majeure, comme un état de guerre, par exemple. Le second est cette affirmation du chef du MSP, himself, à travers un tweet où il conçoit, étrangement, le recours à ce report "même sans Bouteflika". Makri plaide, il est clair, pour un consensus avec ce même chef de l'Etat. Cette versatilité dans le discours du MSP, quoiqu'elle n'est un secret pour personne, cache mal la faiblesse de l'argumentaire présenté pour faire valoir le projet. En réajustant continuellement les contours de l'initiative, Abderrezak Makri hâte l'échec et donne l'impression que son offre ambitionne plutôt un repositionnement tactique de son parti qu'une quête de solution à la situation actuelle. Dans ses dernières sorties sur les réseaux sociaux, Makri n'a pas hésité, également, à égratigner le président de TAJ, Amar Ghoul, qu'il accuse "de vouloir dépouiller l'initiative de consensus national de son contenu". La critique de Makri contre Ghoul ne s'est pas limitée à cet aspect, il l'accuse aussi de "s'être greffé, sur injonction, à un projet dont ils ne font aucun effort pour impliquer l'opposition réelle dans les débats". L'attaque de Makri contre son ex-camarade au sein du MSP, et dont les propositions sont presque identiques, n'obéit, visiblement, pas à un différend d'ordre politique. Les deux responsables ont, pour rappel, affirmé, chacun de son côté, qu'il accuse réception de l'offre de l'autre sans trop s'attarder sur les détails. Mohamed Mouloudj