Le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a exhorté, encore une fois, les constructeurs automobiles à faire preuve de perspicacité pour développer rapidement un tissu de sous-traitance qui permettrait à l'industrie automobile de passer à un nouveau cap. "J'insiste, les constructeurs automobiles doivent réfléchir davantage pour instaurer un tissu de sous-traitance, car cela permettra non seulement de diversifier l'activité dans ce secteur et créer de nouvelles filières, mais aussi de proposer des voitures de qualité et à bas prix", a affirmé, hier à Batna, M. Yousfi. Lors de l'inauguration de l'usine Baic Algérie, une entité basée sur un partenariat à 90% des capitaux pour la partie algérienne et 10% pour la partie chinoise, le ministre de l'Industrie a également abordé la problématique des prix des véhicules montés en Algérie dont les usines ont bénéficié des avantages fiscaux et parafiscaux. "La loi s'applique pour tout le monde, y compris pour Baic Algérie. Les constructeurs ont tous bénéficié des avantages et nous devons convenir, aujourd'hui, à réfléchir pour que le véhicule fabriqué en Algérie soit vendu à un prix raisonnable. C'est notre souhait à tous et c'est surtout l'attente principale des clients algériens", a développé M. Yousfi. Celui-ci a estimé que "l'Algérie doit passer par le cap du montage, certes, et l'Etat accompagne ce processus qui se développe graduellement. Mais les constructeurs doivent se rendre à l'évidence qu'à terme, nous visons une industrie automobile qui fabrique, qui diversifie et qui exporte". Lors des explications fournies par le patron de Baic Algérie, Noureddine Sariak, sur cette nouvelle usine algéro-chinoise, la première du genre entre l'Algérie et la Chine, M. Yousfi a exprimé sa satisfaction quant au fait que cette usine a débuté directement par le processus du CKD (Complet Knock Down). "Vous devez penser à signer alors des contrats de performance dès à présent pour l'exportation", a signifié le ministre à M. Sariak. Celui-ci révélera que "Baic Algérie exportera, dès la première semaine du mois de janvier 2019, le premier quota du modèle D-20 vers la Tunisie". Selon les premières indications, le volume, prévu initialement de 500 unités, a été revu à la hausse pour atteindre 2 000 unités. "Nous allons exporter 75% de la production de tous nos modèles vers les pays du Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), et le reste, c'est-à-dire 25%, sera destiné au marché local. Avec les 50 hectares débloqués par le wali de Batna, et grâce au projet d'extension, nous atteindrons, dans six mois, un taux d'intégration de 75%", a rassuré M. Sariak. Sur un autre plan, le ministre de l'Industrie a indiqué que l'actuel cahier des charges est toujours en vigueur. "Nous avons parlé, il y a un an, de la possibilité de revoir certaines clauses de ce texte de loi, notamment celle relative aux prix sorti d'usine des véhicules. Mais pour le moment, on travaille avec le même cahier des charges", a affirmé le ministre de l'Industrie qui a, par ailleurs, indiqué que l'Est algérien, à commencer par Batna, est en phase de devenir un pôle d'excellence de l'industrie nationale. F. B.