Les noms des trois lauréats du Grand Prix Assia-Djebar du roman, dans les langues française, tamazight et arabe, ont été dévoilés dans la soirée de dimanche au CIC (Alger). Les lauréats du 4e Grand Prix Assia-Djebar du roman 2018 ont été dévoilés avant-hier soir à la faveur d'une cérémonie officielle tenue au Centre international des conférences (CIC) au Club des Pins (Alger). Coorganisée par l'Entreprise nationale de communication, d'édition et de publicité (Anep) et l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag), sous l'égide du ministère de la Culture et de la Communication, la soirée a vu la consécration de trois écrivains. Ryad Girod, Mhenni Khalifi, Nahed Boukhalfa ont été les lauréats de cette soirée pour, respectivement, Les yeux de Mansour (Editions Barzakh), Imehbal (Editions Chikh Mohand-Oulhoucine) et Sayarane widjhet radjol moutafael (El-Baghdadi Editions), en plus de la somme d'un million de dinars pour chaque auteur. Malgré la qualité de l'écriture des œuvres reçues cette année, la présidente du jury, Mme Aïcha Kassoul, regrette néanmoins la qualité du livre "qui doit avoir un bel aspect et être un bel objet". "Nous avons refusé des manuscrits. Un manuscrit n'est pas un livre. Une fois remis à l'éditeur, c'est à ce dernier d'en faire ce bel objet qu'on appelle un livre pour le mettre entre les mains du lecteur", a-t-elle martelé. En ce qui concerne la production en langues arabe et française, la professeure estime que la sélection "a été très rapide", puisqu'à "l'unanimité" les membres du jury ont porté leur choix sur Les yeux de Mansour de Riyad Girod et Sayarane widjhet radjol moutafael de la jeune Nahed Boukhalfa. Pour tamazight, le débat a été plus long, puisque s'est posée la question de la langue et des thèmes traités. "Il a fallu discuter de ces textes qui apparaissent souvent comme des textes ethnographiques, c'est-à-dire qu'on fait des descriptions de la Kabylie, ce sont des choses convenues." Et de préciser, à propos d'Imehbal de Mhenni Khalifi : "Il nous sort de ce carde étroit et convenu, il apporte un nouveau souffle à l'écriture en tamazight." Kassoul précisera aussi que le prix Assia-Djebar du roman et l'Anep aideront à une diffusion plus large du live de Mhenni Khalifi, en plus de la proposition de traduction des trois livres dans les langues nationales, au cours de l'année 2019, "afin que les livres continuent leur voyage dans les autres langues". Pour Sayarane widjhet radjol moutafael, elle explique que malgré son atmosphère noire, puisqu'il parle de Tébessa qui est en ruine, la qualité poétique et l'espoir qui s'en dégagent ont grandement séduit les membres du jury. À noter enfin que le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a annoncé la création de la fondation Assia-Djebar, "qui sera soutenue par l'Anep et l'Enag". "La meilleure manière de pérenniser le Prix Assia-Djebar, a-t-il lancé, est la création de cette fondation à laquelle on offrira tous les moyens financiers." Et de poursuivre : "On veut lui donner un cachet international, comme le prix Miriam-Makeba que nous avons institué récemment." Yasmine Azzouz