Hier en fin d'après-midi, la cité Cosider AADL de l'USTO, à Oran, a connu une tension extrême avec l'organisation d'une manifestation, à laquelle ont participé plus d'une quarantaine de personnes, amis et parents de trois harragas portés disparus depuis le début du mois en cours. Ils avaient pris la mer, nous dit-on, avec trois autres jeunes de la même cité, tous amis et voisins. Alors que seulement trois dépouilles ont été récupérées par les familles, les autres ont décidé de manifester en se rendant à la pêcherie d'Oran, le siège des gardes-côtes. à bord d'une dizaine de véhicules recouverts de l'emblème national, les proches des harragas disparus se sont dons rendus en cortège au port. Sur place, les manifestants brandissant des banderoles et une pancarte avec les portraits des 6 disparus de ce quartier ont pu forcer le passage de l'entrée de la pêcherie, prenant de court les agents de garde. "Allah akbar ! Rendez-nous nos frères !", ont scandé les manifestants qui se sont rués vers l'enceinte portuaire. La manifestation s'est poursuivie à l'intérieur sans heurts, tandis qu'à l'extérieur, des renforts des forces de l'ordre arrivaient. Au bout d'une heure, les manifestants ont accepté de sortir du port où seulement une délégation restera sur place. Cette réaction des habitants de la cité AADL Cosider vient à la suite d'une rumeur faisant état de 11 corps qui auraient été repêchés au large des côtes espagnoles. "Nous voulons qu'ils ramènent les dépouilles de nos enfants, nous voulons les corps", ont réclamé les protestataires. La veille, le jeudi, le wali d'Oran a animé un point de presse pour donner un dernier bilan établi. Il a dénombré 8 corps retrouvés, 9 rescapés des quartiers Cholet et St-Eugène, 12 disparus en mer en plus des trois autres de la cité AADL Cosider. Au moment de quitter les lieux, et alors que les manifestants restaient massés devant le port, nous apprenons que des recherches avaient étaient entreprises pour retrouver une embarcation avec à son bord 57 personnes. D. Loukil