"Tout ce travail vise à donner de la visibilité pour tamazight dans des documents palpables, officiels et de référence", a expliqué le SG du HCA. C'est à l'occasion du coup d'envoi de la résidence de traduction par et vers tamazight qui se tient depuis deux jours à Adrar que Si El-Hachemi Assad, secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), est revenu sur les attributs de son institution et du travail qu'elle doit accomplir maintenant que tamazight est devenue langue officielle. "Tamazight officielle nous impose de grands efforts", a-t-il dit, estimant qu'il faut mettre sur pied "plusieurs chantiers et impliquer les universitaires, leur donner du travail et exiger au final des résultats". "Tout ce travail, a-t-il ajouté, vise à donner de la visibilité pour tamazight dans des documents palpables, officiels et de référence", indiquant que ce même travail doit se faire dans la concertation et l'échange entre experts. "Ce sont des défis pour nous", a ajouté le SG du HCA, précisant :"En attendant la mise sur pied de l'académie algérienne de la langue amazighe qui devra, à son tour, peaufiner et consolider ce travail." Concernant ces mêmes chantiers que lance le HCA, M. Assad a considéré qu'ils sont en train "de tracer le sillage de cette institution constitutionnelle", avec laquelle le HCA "est appelé à travailler en interaction et en complémentarité". Lors d'un point de presse animé à l'université Ahmed-Draya d'Adrar où les travaux de la résidence se tiennent, le SG du HCA a rappelé que "la polémique" que "certains" veulent alimenter concernant "les dialectes" n'en sera pas une. "On ne parle pas de dialectes, mais de variantes", a-t-il répondu, précisant que le HCA "travaille avec des universitaires pour réunir le corpus de chaque variante". "Ces variantes, a-t-il souligné, sont justement la richesse d'une seule langue qui s'appelle tamazight". Interrogé sur l'enseignement de tamazight et la problématique de sa généralisation, le SG du HCA a rappelé que l'obstacle actuel est "la loi de l'orientation de l'éducation" qui impose "tamazight comme langue facultative", plaidant, à l'occasion, pour la réadaptation de ce texte à la Constitution de 2016. Il a également appelé à la révision à la hausse du coefficient de la langue amazighe dans les examens, la formation continue des enseignants… Il a aussi interpellé, sur ce sujet, la tutelle, afin qu'elle s'implique un peu plus dans le processus de généralisation de l'enseignement de tamazight, laquelle actuellement est enseignée dans 44 wilayas dont certaines de façon juste symbolique. Concernant toujours la généralisation de l'enseignement de la langue, Si El-Hachemi Assad a rappelé, également que le HCA plaide pour "une généralisation graduelle", qui couvrira en premier lieu, les établissements d'enseignement primaire. Concernant la problématique du caractère, le SG du HCA a estimé que "cette polémique est alimentée par ceux qui tentent de nuire à tamazight en insistant sur cet aspect", considérant que tamazight "est une langue, une culture et une civilisation qu'on ne peut en aucun cas réduire à la problématique de caractère". Il a appelé, dans ce sens, à laisser les spécialistes décider, mettant l'accent sur le caractère latin que son institution a adopté depuis sa création. Il faut noter que lors de l'ouverture des travaux de la résidence de traduction, le wali, Bekouche Hamou, a estimé que la promotion de tamazight en tant que langue officielle lors de la dernière révision constitutionnelle "équivaut à la promotion des droits de l'Homme" À noter que Mme Meriem Chorfa, déléguée nationale à la protection de l'enfance, a été conviée à la cérémonie d'ouverture des travaux de la résidence où participent des universitaires venus de Béjaïa, Bouira, Tizi Ouzou et Batna. Des représentants des ministères de la Justice et du Tourisme prennent aussi part à la résidence de traduction. M. M.