La porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Japon a appelé, à l'occasion, à plus de présence des entreprises nippones dans le but de contribuer à la diversification industrielle en Algérie. Alger et Tokyo souhaitent donner plus de consistance aux relations bilatérales, notamment dans son volet économique, avec la mise en place, pour bientôt, d'un comité économique conjoint. Cette instance serait de nature à contribuer à renforcer les relations de coopération et de partenariat et de les hisser à la hauteur des objectifs d'investissement et des ambitions des deux pays. Ces derniers ont convenu, à l'occasion de la visite de trois jours qu'effectue, depuis mercredi dernier, le ministre japonais des Affaires étrangères, Taro Kono, à Alger, de lancer, durant le premier trimestre de l'année prochaine, le comité conjoint. Mme Mitsuko Shino, porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Japon, a indiqué, lors d'un point de presse, tenu jeudi 27 décembre, à Alger, que des contacts informels auront lieu en mars prochain entre les ministres des Finances des deux pays pour discuter de ce comité et d'autres questions comme l'investissement, ainsi la non-double imposition des taxes. Elle a ajouté que le lancement de ce comité permettra d'insuffler au partenariat un nouveau dynamisme dans l'intérêt des entreprises algériennes et japonaises. Mme Mitsuko Shino a expliqué que son pays appelle à plus de présence de ses entreprises en Algérie dans le but de contribuer à la diversification industrielle, une des grandes priorités pour l'Algérie. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Japon a souligné que l'Algérie est la 4e puissance économique en Afrique à laquelle le Japon prête une grande attention. Et de poursuivre : "Vu sa position géographique et stratégique, son potentiel économique, ses infrastructures, mais également sa stabilité et sa sécurité, le pays dispose d'atouts significatifs devant attirer les investisseurs nippons." "Aujourd'hui, a-t-elle précisé, une vingtaine de sociétés japonaises opèrent en Algérie dans différents secteurs d'activités." "Notre souhait, a-t-elle dit, est de voir leur nombre s'accroître à l'avenir." Mme Mitsuko Shino a, par ailleurs, rappelé que le constructeur automobile Nissan a obtenu le feu vert du Conseil national algérien de l'investissement (CNI) pour implanter une usine d'assemblage en Algérie. Elle a exprimé sa satisfaction concernant ce projet en préparation. L'usine de Nissan en Algérie nécessitera un investissement de 100 millions de dollars. Elle devrait produire 60 000 véhicules par an, dont les modèles Sunny, Cabstar et Micra. Mme Mitsuko Shino a, en outre, révélé qu'Isuzu, Suzuki et Toyota ont formulé une demande de montage automobile auprès des autorités algériennes et attendent une réponse. Et la règle du 51/49 et les restrictions à l'importation ? La porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Japon a rapporté que Taro Kono n'en a pas discuté avec les responsables algériens. Au plan politique, Mme Mitsuko Shino a souligné que les principaux objectifs de la visite du ministre japonais des Affaires étrangères est de discuter avec la partie algérienne du sommet international de Tokyo sur le développent de l'Afrique (Ticad) prévu en octobre 2019 à Yokohama. L'Algérie y est invitée. Mme Mitsuko Shino a déclaré qu'au sein de la communauté internationale, l'Algérie est un important pays pour le Japon, espérant une participation active de l'Algérie lors de ce sommet. Quels sont les sujets à l'ordre du jour du sommet ? Mme Mitsuko Shino s'est gardée de se prononcer sur ce point. Elle a, par ailleurs, affirmé qu'Alger et Tokyo ont convenu de renforcer le dialogue et la coopération relative à la lutte contre le terrorisme et les mesures contre l'extrémisme violent. La coopération, a-t-elle dit, est la clé de la force des pays pour la stabilité de la région de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Youcef Salami