22 000 tonnes de déchets sont générés annuellement, soit l'équivalent de 120 kg par lit quotidiennement. Les hôpitaux algériens ne sont pas tous dotés d'incinérateurs malgré un effort indéniable fourni en ce sens, puisque pas moins de 250 unités d'incinération fonctionnent, pour gérer 22 000 tonnes de déchets générés annuellement par les CHU et autres établissements de soins (EHS et polyclinique) ainsi que les laboratoires. Ce qui est loin d'être suffisant notamment pour les hôpitaux qui sont considérés comme les plus grands pollueurs qui génèrent à eux seuls 50% de l'ensemble des déchets. C'est le constat établi, hier, lors de la journée de formation organisée au siège du département de Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire en présence des représentants du ministère de la Santé et de la partie française en sa qualité de partenaire qui financera exclusivement cette formation. “Il n'est plus question aujourd'hui, comme par le passé, de mélanger les déchets hospitaliers qui sont à haut risque avec les déchets ménagers, comme il existe des techniques spécifiques pour s'en débarrasser sous peine de sanction”, a averti le ministre rappelant à l'occasion qu'une loi a été promulguée sur la gestion des déchets de manière générale avec un décret réglementant l'activité de soins ayant pour appui une taxe de 22 millions de centimes sur chaque tonne de déchets. Des rejets jugés dangereux aussi bien pour le personnel soignant (médical et paramédical) que pour la santé du citoyen. Le risque est valable aussi pour l'environnement puisqu'il influe directement sur le cadre de vie en général. Une prise de conscience des pouvoirs publics manifestée à travers le département de Chérif Rahmani initiateur de la formation en question en direction de cadres de l'environnement et ceux de la santé. Vingt personnes sont donc concernées par cette formation, assurée par des Français, dont la première partie s'effectuera en Algérie au Centre national de formation dans les métiers de l'environnement à Bab El-Oued pour se déplacer ensuite en France (hôpitaux). Celle-ci sera sanctionnée par un plan d'action à la fin de l'année qui a attrait à plusieurs aspects. La partie française parle aussi de projets d'investissement et d'acquisition d'équipement ainsi que des programmes de suivi et ce à long terme. “La formation traitera, entre autres, de l'existence de techniques autres que l'incinération à travers le prétraitement des déchets de façon à les rendre assimilables aux ordures ménagères qui peuvent rejoindre les centres d'enfouissement technique (CET)”, dira M. Philippe Goupet qui pilote l'opération de formation en soulignant au passage que cette technique coûte beaucoup moins cher que celle de l'incinération. “60% des déchets hospitaliers sont dus au domaine infectieux et anatomique et le reste est d'ordre toxique”, a relevé le ministre pour insister sur la nécessité de sensibiliser le personnel médical et paramédical ainsi que tous les autres intervenants sur les dangers que représentent ces déchets mais surtout sur le comportement à adopter en terme de protection. Autrement dit, il est question de porter une attention toute particulière dans l'opération de tri des déchets de manière à faciliter l'identification des différents composants. Des mesures recommandées, aussi, voire exigées dans l'opération de transport lorsqu'il s'agit de les détruire par voie d'incinération. Nabila S./J-B. H.