Texte n Leur dangerosité, leur spécificité et leur quantité ont nécessité un déploiement pressant des autorités pour réguler les activités naissantes de la gestion des déchets spéciaux et toxiques. De l'avis de plusieurs spécialistes, l'Algérie accuse un retard flagrant en ce qui concerne la gestion des déchets toxiques, du moins jusqu'au début des années 2000. Faisant face à une quantité de déchets qui s'accroît en permanence et ce, par rapport à l'augmentation de l'activité industrielle et mécanique, l'Algérie était contrainte d'élaborer des textes à même de limiter, voire de réguler cette activité qui nécessite de moyens considérables. Ainsi, depuis l'année 2003, plusieurs textes de loi et décrets verront le jour touchant aux différents créneaux de la gestion des déchets spéciaux. La loi définit les déchets comme «tous déchets issus des activités industrielles, agricoles, de soins, de services et toute autre activité qui, en raison de leur nature et de la composition des matières qu'ils contiennent, ne peuvent être collectés, transportés et traités dans les mêmes conditions que les déchets ménagers et assimilés». Pour cela, les pouvoirs publics ont décidé de mettre en place, en urgence, une commission qui se consacrera à ces résidus de l'industrie. Le chiffre de 1 200 000 tonnes de déchets générés par an est, à lui seul, la preuve tangible de la nécessité de mettre au point des mécanismes de gestion de ces déchets pouvant être à l'avenir une menace pour l'environnement. Sont considérés comme déchets hospitaliers, selon le décret exécutif n° 3 477 du 9 décembre 2003, les déchets anatomiques (tous déchets anatomiques et biopsiques humains provenant des blocs opératoires et des salles d'accouchement), les déchets infectieux (contenant des micro-organismes, coupant piquant ou tranchant) et les déchets toxiques. Ces déchets sont incinérés au niveau des hôpitaux. Et selon un rapport récent, relevant de la cellule de l'environnement de la gendarmerie nationale, des tonnes de déchets, nécessitent une prise en charge spécifique et urgente. Cet état de fait s'ajoute, selon le rapport, au fait que les incinérateurs installés dans les hôpitaux accusent un retard en ce qui concerne les filtres. Car, l'opération d'incinération des déchets nécessite des filtres adéquats. Et selon un spécialiste en la matière, les filtres des incinérateurs doivent être efficaces dans la mesure où l'opération d'incinération reste insuffisante pour l'élimination de toutes les composantes toxiques de ces déchets. Sachant que les normes admises internationalement sont énoncées par des textes juridiques bien définis. Il est utile de signaler que pour la capitale uniquement les hôpitaux engendrent 230 000 tonnes de déchets annuellement !