Avant-hier face au Mali, la sélection nationale a livré l'un de ses plus mauvais matches depuis de très longues années. De l'avis de spécialistes, l'Algérie n'a jamais été aussi faible. Nonobstant l'ampleur du score, trois buts à zéro pour les Maliens, qui ne revêt aucune importance dans un match amical, on aura relevé que les protégés du trio Fergani-Belloumi-Cherradi étaient perdus sur le terrain. Sans âme et n'obéissant à aucune tactique de jeu, notamment en seconde mi-temps, période que les spécialistes mettent sur le compte de l'entraîneur, les coéquipiers de Yazid Mansouri se sont montrés incapables de s'organiser. Ils ont bu le calice jusqu'à la lie devant un adversaire moribond dans son groupe qualificatif pour le Mondial et la CAN 2006. Le pire est que le onze malien aligné à Arles était constitué pratiquement de l'équipe B de ce pays, en raison de la défection de la majeure partie des professionnels. Que peut-on attendre de cette équipe algérienne ? Certes, aucun match ne ressemble à un autre, mais il serait illusoire de croire que nos capés soient capables de venir à bout du Nigeria ou qu'ils aillent surclasser le Gabon à Libreville. La boucle est bouclée. Le moment est venu pour que les responsables du football national prennent leur courage à deux mains pour crever l'abcès une bonne fois pour toutes. Peut-on se permettre de laisser la situation pourrir davantage ? Le changement s'impose à tous les niveaux pour espérer provoquer une réaction salutaire. Une nouvelle organisation est plus que nécessaire pour le sport roi national qui aura touché cette année le fond de l'abîme. Aux résultats négatifs de la sélection nationale sont venues s'ajouter les prestations catastrophiques des clubs algériens engagés dans les différentes compétitions internationales, desquelles ils ont été tous éliminés sans gloire. Quels arguments peuvent faire valoir les responsables de cette discipline pour espérer prétendre à poursuivre leur mission ? Rien ne plaide en leur faveur. Sous d'autres cieux, des responsables qui se respectent n'auraient pas attendu qu'on les interpelle pour tirer les conclusions qui s'imposent (la démission) devant une telle bérézina. Il faut savoir assumer, quel que soit le degré de responsabilité. Il appartient au premier responsable du secteur de la jeunesse et des sports de faire le ménage rapidement, car la honte submerge les Algériens. K. ABDELKAMEL