De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Sur les trois matchs disputés au Mondial sud-africain, les Verts n'ont pas marqué de but. Il est vrai qu'ils se sont créé quelques occasions, mais, faute d'un bon finisseur, leurs balles passent à côté, elles sont très faciles à saisir dans les bras des gardiens adverses. Voilà un point faible que tous les spécialistes du ballon rond ne manquent pas de soulever depuis longtemps déjà. Lors de la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations, les poulains du sélectionneur Rabah Saadane ont beaucoup peiné avant de trouver le chemin des filets. En Angola, au mois de janvier dernier, ils se sont, pour rappel, miraculeusement qualifiés aux quarts de finale avec un seul et unique but -œuvre du défenseur Halliche- dans les bois maliens. A ce stade de la compétition, ce sont les arrières qui ont, encore une fois, volé au secours de la ligne d'attaque pour battre in extremis la Côte d'Ivoire grâce au but libérateur inscrit par Bouguerra, le stratège de la défense algérienne. En demi-finale, certes parasitée par l'arbitrage calamiteux du sinistre Koffi Codjia, l'équipe avait encaissé quatre buts sans réagir. Au match de classement face à des Nigérians vieillissants, nos favoris se sont inclinés par un but à zéro. Durant toute la CAN, les avants-centres Djebbour, Ghezzal et Saïfi n'ont pas marqué. Dans leurs clubs respectifs, leurs performances en dents de scie n'ont pas convaincu non plus. Durant les matchs de préparation du Mondial, les guerriers du désert n'ont pas atteint leur cible, ne serait-ce qu'une fois. Trois à zéro face aux Serbes à Alger, trois à zéro devant les Irlandais à Dublin et une victoire à la Pyrrhus face aux Emirats arabes unis à Nuremberg. La «panne offensive» de l'équipe d'Algérie était évidente pour tout le monde, y compris les supporters qui ont commencé alors à s'inquiéter sérieusement de cette situation. Il est vrai aussi que le championnat national, médiocre sur tous les plans, n'avait, ces dernières années, pas produit de grands buteurs de la trempe des Menad, Bouiche, Oudjani, Belloumi et consorts. Mais on en trouve, quand même, de moins mauvais que Saïfi qui est passé à côté de son objectif face à la Slovénie et devant les Américains. Le choix inexplicable par Rabah Saadane de ce trentenaire, en fin de carrière, a vraiment fâché la galerie. Et puis, pour inscrire des buts, il faut naturellement créer beaucoup d'occasions. Et pour cela, on doit trouver le onze entrant qui serait capable de cohérence dans ses trois compartiments et d'efficacité dans le jeu. Lors des matchs de préparation et même au cours de la première rencontre face aux Slovènes, le coach national n'avait pas encore trouvé sa composition type. Les blessures et le manque de compétition de beaucoup d'éléments ne lui ont, certes, pas permis de faire les tests nécessaires dans des délais raisonnables. C'est au cours du deuxième match face aux Anglais qu'on verra enfin la meilleure équipe titulaire. Mais curieusement, cette fructueuse combinaison sera vite abandonnée pour revenir au premier dispositif déployé face aux Slovènes. On perd, curieusement aussi, par le même score devant les Américains. On doit reconnaître cependant que notre équipe, après un quart de siècle d'absence du Mondial, a fait un parcours plutôt positif. De l'avis général, sa production était globalement acceptable. Avec seulement deux buts encaissés en trois matchs, la défense et le milieu de terrain ont tenu bon. Mais avec un meilleur coaching et un choix judicieux de la composante humaine, on aurait pu aisément atteindre le second tour. Pour un retour sur la scène mondiale, on peut dire que c'est globalement réussi. On doit dorénavant se concentrer sur les échéances futures avec la ferme détermination de jouer avec un peu plus d'ambition. Il ne faut plus s'engager pour la qualification à la CAN 2012 seulement, on doit sérieusement songer à gagner le trophée. Sans exagération, la prochaine CAN est à notre portée. Notre sélection est encore très jeune et elle le serait davantage quand on remerciera les quelques trentenaires restants. L'avenir lui appartient.