Un total de 297 104 titres de séjour a été attribué à l'Algérie en 2018 contre 413 976 en 2017. Cette baisse ne concerne pas les autres pays, à l'image du Maroc et de la Tunisie, qui voient leurs quotas plutôt augmenter. La direction des étrangers du ministère français de l'Intérieur a publié hier, à la mi-journée, ses données provisoires sur l'immigration pour l'année 2018. Fait important : le durcissement des procédures de délivrance des visas (Schengen et de long séjour) par les autorités françaises s'est répercuté de manière assez franche et particulière sur le nombre des titres accordés aux Algériens en 2018. Le nombre est passé de 413 976 en 2017 à 297 104 au terme de l'année qui vient de s'écouler. Cette baisse qui correspond à un volume important est assez singulière, car hormis l'Algérie, le niveau de délivrance des visas pour les ressortissants de beaucoup d'autres pays est resté à peu près le même. Les quotas de certains Etats ont même augmenté. C'est le cas pour la Chine qui conserve la première position avec 875 994 de visas délivrés en 2018 contre 849 039 en 2017, la Russie (de 262 543 à 372 451), le Maroc (de 323 670 à 334 016), l'Inde (de 237 155 à 268 239) et la Tunisie (de 136 663 à 154 011). L'Algérie qui occupait auparavant la seconde place au tableau des nationalités bénéficiant du plus grand nombre de visas, est désormais au quatrième rang. Elle est supplantée par les Marocains. Les Russes arrivent deuxièmes et les Tunisiens cinquièmes. Si le nombre des visas a considérablement baissé pour les Algériens, la totalité des titres délivrés en 2018 (3 571 388 pour 4 289 211 demandes) a connu une hausse de 4,4% par rapport à 2017. Entre 2016 et 2017, le taux avait augmenté de 11%. La plupart des visas court séjour sont touristiques. Les autres sont d'ordre familial, de transit, de circulation ou pour des stages. En ce qui concerne les visas long séjour, une hausse de 6,6% de titres délivrés est constatée. Le plus grand accroissement se rapporte au nombre de titres délivrés pour des motifs économiques (+21,1%). Le volume des visas étudiants a, de son côté, augmenté de 1,9%, totalisant 101 746. Une hausse similaire concerne le nombre de titres de séjour pour études, estimé à 82 580, soit +2,8% par rapport à 2017. Le nombre total des premiers titres de séjour délivrés par les préfectures en 2018 s'élève à 255 550 dont 30 869 au profit des Algériens qui occupent la première place, suivis des Marocains (29 822) et des Tunisiens (16 326). La France compte aussi 591 410 nationaux qui détiennent une carte de résident algérien. Leur nombre est resté stable ces dix dernières années. Dans la catégorie des naturalisations, on ne sait pas encore combien de compatriotes ont acquis la nationalité française en 2018. Le nombre total des étrangers devenus citoyens tricolores, l'année dernière, a néanmoins baissé de 7% par rapport à 2017 (77 778 contre 83 674). En matière d'asile, l'Office français de protection des étrangers et des apatrides (Ofpra) a reçu 122 743 demandes en 2018, soit une hausse de 21,8% comparativement à l'année précédente. 33 380 dossiers ont été acceptés. Pour la première fois depuis longtemps, l'Algérie ne figure pas au tableau des dix pays d'où provient le plus grand nombre de demandes. Elle occupait la neuvième position en 2017 avec 2 459 demandeurs. Les nationalités les plus concernées en 2018 par les procédures d'asile sont les Afghans, les Guinéens, les Albanais et les Géorgiens. À signaler, par ailleurs, que l'Etat français a expulsé 30 276 étrangers en situation irrégulière en 2018 contre 26 783 en 2017, soit une hausse de 13%. En juin prochain, la direction des étrangers rendra publiques les données définitives sur l'immigration en France. Les chiffres devront, néanmoins, rester à peu près les mêmes. S. L.-K.